L’apologue d’hier à aujourd’hui
1. Quel lieu est décrit dans ce passage ? A quel lieu mythique fait-il référence ?
Le lieu décrit est un jardin que la main de l’homme a cessé d’entretenir, donc de corriger, de contraindre, comme cela est indiqué dans le premier paragraphe dans les expressions « décloués par le temps », « pourrissant » ou « le jardinage était parti ». Il évoque l’épisode biblique du jardin d’Eden qu’était la Terre à l’époque d’Adam et Eve, dans la Genèse, où les plantes, les animaux et l’homme vivaient en bonne entente : l’isotopie de la religion l’atteste ; on note ainsi l’évocation de « l’effort sacré », de « l’œil satisfait du créateur », du «saint mystère » « célébré », et la comparaison du jardin « où la nature est revenue », avec une cathédrale (c'est-à-dire un lieu sanctifié).
2. Comment la description est-elle organisée ? Quel est l’effet obtenu ?
On peut distinguer trois mouvements :
- A la description d’abord négative du jardin laissé à l’abandon emploi des négations « plus de… ni de » et du lexique de la dégradation : « moisies, décloués, pourrissant ») succède une vision très positive ; ce retournement est d’ailleurs souligné par le chiasme à la ligne 6 « aventure admirable pour un pauvre coin de terre ». - Le narrateur met ensuite en lumière l’aspect positif de ce jardin délaissé par l’homme en décrivant les végétaux qui y poussent en employant des termes extrêmement valorisants :« La fête des giroflées était splendide. » - A partir de la ligne 15, cette description s’achève sur un troisième mouvement qui confère une signification symbolique à cette exubérance, à cette profusion naturelle : l’homme est réintroduit dans ce jardin comme un frère (créature de Dieu) dans la nature, (création divine, selon la Bible) et non plus comme un