Plurilinguisme, cultures et identités
Encarnaciòn Carrasco Perea et Enrica Piccardo
p. 19-42
Résumés
Cette contribution s’inscrit dans la réflexion autour du développement de compétences plurilingues et pluriculturelles chez les enseignants. Dans ce cadre-là, nous nous sommes interrogées sur les représentations qu’ont les futurs enseignants (du primaire et du secondaire) à propos du plurilinguisme. L’intérêt est d’en dégager les pistes ouvertes pour l’élaboration de dispositifs de formation. Mais de quelles dimensions et ouverture internationales doter cette formation, en vue de la construction d’un profil interculturel ? En usant de la métaphore du déplacement, nous sommes parties de la prémisse selon laquelle la mobilité virtuelle est souvent surestimée au détriment de la mobilité géographique alors que rien ne peut remplacer le vécu, les sensations, les expériences authentiques. Nous questionnons quelques apports qu’une expérience de « vraie » mobilité peut avoir dans la formation des enseignants, au niveau aussi bien de la construction de l’identité professionnelle que du développement d’un savoir-être ouvert et réceptif.
Introduction
1De la même manière que le plurilinguisme exige d’être avant tout découvert, puis valorisé et ensuite développé, la prise de conscience de la dimension culturelle (« unique » ou composite/diversifiée) de sa propre biographie et de celle des autres ne va pas de soi. En effet, cette conscientisation nécessite un travail ciblé de la part de l’individu qui doit être dans ce processus accompagné et encouragé par l’institution.
2La tâche qui attend l’enseignant de langue(s)-culture(s) s’avère assez complexe. Cette discipline nécessite plus que d’autres un travail sur des savoirs et des savoir-faire, certes, mais également des savoir-être. Comme tout psychanalyste qui doit lui aussi passer par l’analyse, l’enseignant de langues d’aujourd’hui ne peut plus faire l’impasse d’un