Voyage réel et voyage de l’imaginaire
Conf. univ. dr. Silvia MIHUT
Universitatea „ 1 Decembrie 1918” Alba Iulia
Le voyage – comme matrice métaphorique1 peut être perçu comme une aventure enrichissante de l’esprit, comme métaphore de la fuite du temps en avant, vers un avenir harmonieux, vers un horizon lumineux ou, au contraire, comme la marche inexorable vers la mort, car, n’est-ce pas, partir c’est mourir un peu.
Or, la diversité des métaphores se rapportant aux différents aspects de l’éloignement d’un point initial, composant la matrice de „voyage” établit une approche de l’imaginaire réalisée sous un nombre infini de formes, par les artistes et les écrivains.
Si les voyages réels, même ceux fait dans le cosmos, sont limités, le voyage de l’imagination est celui qui donne la meilleure représentation de cette quête de l’absolu qui est la rêverie de tout être humain, évoquant, à la fois, l’éternité, mais aussi le caractère éphémère de tout ce qui vit.
Voyager – c’est réaliser l’aventure absolue.
Voyage – offre un choix aussi varié et ouvert que possible de discutions et d’études sur des créations artistiques et littéraires qui traduisent l’impression directe, réelle d’un espace nouveau ou de l’imaginaire d’un espace, c’est donc la quête d’un Ailleurs. C’est aussi la découverte d’un Autrui, „les dissemblances et les ressemblances perçues entre découvreur et découvrant”,2 car, selon Al. Laumonier3 au point de départ de l’errance se ressentent deux tensions qui la gouvernent: une qui pousse à l’intérieur, l’autre à l’extérieur, autrement dit l’errance conduit vers la connaissance du „moi profond” ou vers la connaissance d’autres espaces et d’autres individus.
Le voyage, souvent entendu sous le nom de vagabondage ou errance, remonte à des temps très anciens, revêtant une multitude de significations. Dans la Bible, Adam et Jésus Christ représentent deux valences de la création et de la condition existentielle de l’Homme: Adam, modelé par Dieu,