Commentaire :

Plan :

I/ Description objective (détails, par exemple scientifiques)
II/ Une typographie symbolique marquée par la subjectivité (elle représente autre chose) Contraste entre la possible utopie, et l'horreur qui est caché derrière.

L'extrait étudié est le deuxième incipit de la fiction. Il est le commencement de la 2ème partie, ce qui provoque une fracture entre les deux parties. Il n'y a plus de 1ère personne, c'est une description prise en charge par un narrateur anonyme ; on pourrait supposer que c'est l'enfant disparu, le faux. Perec décrit l'île de ses souvenirs objectivement, pour ensuite nous exposer un univers contraire à celui qu'il a décrit objectivement.

Nous sommes donc à l'ouverture d'un conte, où une contre-utopie prendra forme au fur et à mesure du récit. C'est une description objective, George Perec présente l'île comme on présenterai une île historique : indications précises, scientifiques : « Elle est orientée d’est en ouest ; dans sa plus grande longueur, elle mesure environ quatorze kilomètres. » : la longueur, l'orientation. Précisions géologiques : « des falaises de basalte », « Sa configuration générale affecte la forme d’un crâne de mouton dont la mâchoire inférieure aurait été passablement disloquée », « la brume, les récifs, les marais avaient interdit son approche ». la situation géographique est également précisé. Le lecteur, en lisant tout cela, se dit : ce lieu existe. Il y a ensuite, une rapide tableau historique. « ni les Fuégiens ni les Patagons ne s’implantèrent sur W ». Le visiteur éventuel de cet île ne retrouvera que des vestiges. Le narrateur qui décrit tout cela, et l'explique, est un narrateur qui est témoin, qui a vu et qui décrit l'endroit comme dans ses souvenirs. Nous sommes dans une sorte de témoignage : « qui s'offre à la vue ».

Le rapport du témoin devient de plus en plus subjectif, les impressions d'étrangetés et d'isolement de l'endroit se font de plus en plus nombreuse.