Y'a t'il une nature féminine
Publié le : 27/2/2008 -Format:
nature : 1° L'inné par opposition à l'acquis (nature opposée à culture, ou chez les anthropologues anglo-saxons nature opposée à nurture); 2° Essence, ensemble des propriétés qui caractérisent un objet ou un être (la nature de l'homme par exemple); 3° L'ensemble des phénomènes matériels, liés entre eux par des lois scientifiques. En ce sens, le naturel peut s'opposer au surnaturel qui désigne une intervention transcendante de la divinité; 4° Spinoza distingue la nature naturante, c'est-à-dire la substance infinie et la nature naturée, les divers modes par lesquels s'exprime cette substance. Le mot nature est ambigu. Le naturalisme du xviiie siècle par exemple est contradictoire. D'une part son épistémologie réduit la nature à un mécanisme (des faits soumis à des lois nécessaires) indifférent aux valeurs humaines. D'autre part, sa morale prétend se fonder sur la nature, c'est-à-dire sur des tendances spontanées, supposées bonnes; la nature devient alors la Mère-Nature, une sorte de providence bienveillante.
Le sujet commence ici par " Peut-on " ce qui pose une double question : celle du fait et celle du droit. Certes, il est possible de parler de nature féminine puisqu'il s'agit là d'une expression que nous utilisons dans les faits, il s'agit néanmoins de se demander si l'usage de cette expression est légitime. Au nom de quoi peut-on en parler ? Ce qui semble conduire à l'utiliser est la différence physique entre l'homme et la femme. A partir de là, généralement on a tendance à en déduire tout un ensemble de comportement : les femmes seraient plus sensibles, on parle aussi d'une intuition féminine...Il s'agit de se demander ici si ce que nous caractérisons de la sorte est justifié ou non et plus précisément encore si cela relève d'une nature. Pensez par exemple à cette formule de De Beauvoir dans le " Deuxième sexe " lorsqu'elle dit que " On ne naît pas femme mais on le