CANDIDE

CHAPITRE XXXI

Candide et Cunégonde montent dans un avion à destination de Tokyo. Pangloss les y attendait pour leur faire visiter cette merveilleuse civilisation si avancée et si policée. Ce dernier leur avait dépeint le pays du soleil levant en ces termes :
« Nous sommes maintenant au XXIe siècle, vous vous devez de connaître les contrées les plus remarquables dans le meilleur des mondes possibles ! Car enfin, même si vous avez traversé l’Eldorado, Surinam et bien d’autres lieux fabuleux, même si votre jardin produit des cédrats confits et des pistaches vous ne pouvez pas ignorer ce pays à la pointe du progrès.» Candide, qui était devenu ventripotent en vivant avec son excellente pâtissière Cunégonde, hésita tout d’abord mais Cunégonde sut le convaincre :
« Mais tu es vraiment devenu casanier mon Candide ! Laissons-là le domaine à frère Giroflée. Il saura bien gérer notre petite entreprise qui éloigne de l’ennui, le vice et le besoin… Pour moi, tu restes toujours le jeune Candide de Westphalie, et je voudrais retrouver ton enthousiasme et découvrir des mondes nouveaux en ta présence. N’oublie pas que j’avais beaucoup de dispositions pour les sciences. Je veux vraiment tenter de nouvelles expériences. En voir les effets et les causes. Je suis toujours remplie du désir d’être savante. Suivons Pangloss et partons » Ils s’envolent donc pour le Japon écoutant le louable projet de l’optimiste Pangloss. A leur descente d’avion, Pangloss ne se sentant plus de joie, leur proposa de visiter la centrale nucléaire de Fukushima. Il leur fit un éloge brillantissime de cette énergie par ailleurs si controversée :
« Mes chers amis, vous verrez la meilleure des énergies possibles si propre, si économique et même si écologique. Ah vraiment, vous ne pourrez pas voir mieux que la centrale de Fukushima. » A ce moment précis, des sirènes retentirent, la terre se mit à trembler.