Écrits
Il en est un ton plus bas des sentiments inaccessibles dans le cœur mais partiellement trahis par les actes qu’ils animent et les attitudes d’esprit qu’ils supposent.
Le climat de l’absurdité est au commencement. La fin c’est l’univers absurde et cette attitude s’esprit qui éclaire le monde sous un jour lui est propre pour en faire resplendir le visage privilégié et implacable qu’elle sait lui reconnaitre.
Toutes les grandes actions et toutes grandes pensées ont un commencement dérisoire
Le monde absurde tire sa noblesse de cette connaissance misérable
La lassitude est à la fin des actes d’une vie machinale, mais elle inaugure en même temps le mouvement de la conscience
Le simple souci est à l’origine de tout
Cette révolte de la chair c’est l’absurde
Cette épaisseur et cette étrangeté du monde, c’est l’absurde
Il faut considérer comme une perpétuelle référence dans cet essai, le décalage constant entre ce que nous imaginons savoir et ce que nous savons réellement, le consentement pratique et l’ignorance stimulée qui fait que nous vivions avec des idées qui, si nous éprouvions vraiment, devaient bouleverser toute notre vie
Mais ce qui est absurde c’est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l’appel résonne au plus profond de l’homme.
Penser, ce n’est plus unifier, rendre familière l’apparence sous le visage d’un grand principe. Penser c’est réapprendre à voir, à être attentif, c’est diriger sa conscience, c’est faire de chaque idée et de chaque image un lieu privilégié
L’absurde nait de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde
Chercher ce qui est vrai n’est pas cherché ce qui est souhaitable
Il n’y a pas plus une seule idée qui explique tout, mais une infinité d’essences qui donnent un sens à une infinité d’objets
L’absurde c’est un divorce entre l’esprit qui désire et le monde qui déçoit,