écriture d'invention à la manière de "la nausée" de Sartre
Je suis là, là. Je respire. Je sens, je ressens. N'est-ce qu'une impression ? Je vois. Je vois mais mes yeux ne s'habituent pas aux rayons du soleil qui frappent mon visage et m'aveuglent. Cette chaleur m'obsède. Je suis impuissant, incapable de distinguer le monde qui m'entoure. Je sens un vent chaud qui glisse sur ma peau. Non, ce n'est pas le vent, il serait plus régulier. C'est un mouvement chaotique de l'air qui tourbillonne autour de moi. Quelque chose passe et repasse devant moi. Où serait-ce quelques choses? Les rayons ne me permettent toujours pas de le percevoir. Un bourdonnement monte dans mes oreilles. Non c'est un brouhaha, je ne sais pas. Enfin, Je distingue des ombres, mes pupilles se rétractent en réponse au soleil. Des choses bougent. Des Hommes. Ils passent à quelques mètres de moi, par dizaines? Par centaines? Impossible de les compter, peu importe, ils sont tous pareils. Chacun suit un itinéraire établi pour atteindre leurs buts, et aucun ne dévie de ce chemin qui semble déjà tout tracé. J'ai maintenant totalement retrouvé mes sens et je continue d'observer quelques instants. Certains ne sont pas pressés, mais aucun ne lâche ce fil conducteur. Ils vont tous de l'avant. Certains se croisent et se saluent. Mais ils ne s'arrêtent pas. D'ailleurs, ils ne peuvent surement pas. La vie est faite ainsi, impossible de repartir en arrière ni de faire une pause, il faut attendre la fin.
Je parviens à détourner mon regard de ce flot obnubilant. Autour, une rue, banale, simple, sans caractéristique notable. A travers l'incessant manège de ces robots, une vitre, ou un miroir. Je me vois. Je vois mon visage, mes yeux, mes mains, tout semble normal. Mais je suis diffèrent. Rien ne m'associe aux personnes qui m'entourent. Moi, je ne bouge pas et pourtant je suis envahi d'un grand sentiment de liberté en voyant ces individus qui semblent se noyer sous les contraintes. Mon regard passe du miroir aux