Nous voici tous réunis aujourd’hui pour faire un dernier au revoir à celui qui fut mon père, mais aussi un mari fidèle et un inventeur de génie. Et ce n’est pas mon frère Oswald qui me contredira.
Ce malheureux accident qui lui a ôté la vie, n’est que l’illustration de son talent d’inventeur car ce fut bel et bien en raison de son œuvre que mon père est mort. Quelle belle invention que celle de cette arme qui rend notre quotidien plus serein, nous apporte la nourriture, la défense contre l’ennemi et donc un pouvoir plus grand.
Père aimait à penser que ce qui fait la grandeur d’un homme est de nourrir les siens et de les protéger, de savoir prendre des risques pour assurer la survie de notre clan. Avant père, notre chef à tous, nous n’étions que d’arrogants animaux, chassant avec nos mains et sans notre tête, de piètres humains qui s’entretuaient pour une pauvre bête à dévorer. Nous nous serions entre dévorés, s’il ne nous avait pas guidé vers un peu plus d’humanité.
Longtemps, il a prit en main notre destin à tous, il s’est attaché à nous rendre meilleur et nous a donné plus que nous étions en droit d’attendre. Il nous a éduqués en nous apprenant à chasser et chaque jour, il a fait de nous de meilleurs traqueurs.
Père était de ceux qui savent transmettre leur savoir, faire évoluer nos conditions de vie et tout en étant d’une sagesse et d’une prudence exemplaire, sa fougue nous montrait le chemin.
Père aimait à se penser immortel, jamais malgré son âge il ne reculait devant l’adversité, il n’aurait jamais raccroché les armes, si le destin ne s’en était chargé.
L’arc et les flèches dont il fut l’inventeur nous servent à éliminer nos tracas quotidiens, notre chasse n’a jamais été autant fructueuse et nos ventres remplis.

Frère, mère, oncles, cousins, amis, ne le pleurez point trop, en chacun de nous il vit encore, il nous nourrit de son souvenir dont nous garderons toujours le goût prononcé d’une tendresse malgré son âge