Émmanuelle Guerin
Puisqu’Emmanuelle se trouve au stade 1 décrit par Jacques Printz1, soit le chef de projet novice, il y a la nécessité d’instaurer des standards clairs et précis afin qu’elle sache ce qu’il convient de faire en toutes situations ou presque. Ce critère est loin d’être satisfait et ainsi, Emmanuelle se retrouve perdue et noyée, tant par l’étendu et la profondeur des tâches à accomplir et de l’échéancier qui y est rattaché que par la complexité des personnes qu’elle doit gérer.
Ainsi, devant le manque de ressources, de connaissances et d’expériences, Emmanuelle n’a pas confiance en ses capacités de gestion. Peu à peu, elle se retrouve perdue et envahie d’un sentiment de culpabilité qui l’empêche de s’imposer réellement, et ce, dès le début. Selon Lapierre et Harel Giasson (1996), « […] la direction de personnes peut être troublante et avoir des ramifications profondes […] Une habileté de direction majeure consiste donc, pour le dirigeant, à ne pas devenir victime de ses doutes intérieurs.»2 En succombant à ce phénomène, Emmanuelle ne peut désormais plus prendre de décision éclairée et ferme et ne peut plus transmettre le sentiment de confiance qu’elle devrait inspirer en tant que chef de projet. Garder le cap et demeurer centrée sur le cœur du projet n’est vraisemblablement plus possible. Emmanuelle préconisera alors une approche qualifiée de déductive par Laurent Lapierre (1995) : «L’attrait d’une approche déductive, ‘’rationnelle’’ et généralement normative est très grand pour certains praticiens qui, par manque de confiance dans leur jugement, cherchent les lignes directrices codifiées et des réponses précises aux problèmes qui vont