À toi pour toujours, ta Marie-Lou
Exercice d’autoévaluation 4
Sujet de dissertation
Diriez-vous, après votre lecture de l’extrait de À toi pour toujours, ta Marie-Lou, que les personnages de Tremblay sont condamnés à la misère ?
Analyse de la question
Que veut-on dire par « condamnés à la misère » ? En fait, la question que l’on peut se poser à la suite de cette lecture est celle des choix des personnages : sont-ils prédestinés au dénouement, ou croient-ils que les choses peuvent changer ? Sont-ils les maîtres ou les victimes de leur destin ?
De quelle sorte de misère parle-t-on ? Sûrement pas seulement de la pauvreté matérielle.
En effet, les personnages de Tremblay semblent surtout coincés dans une misère psychologique, dans une détresse et une souffrance qui les empêchent de progresser dans la vie.
Pistes de réponses
Il est possible de répondre de deux façons à cette question.
On peut dire que les personnages sentent qu’ils ne sont pas forcément condamnés à la misère, parce que c’est une misère qu’ils ont choisie (de vivre, de garder), et que cette situation leur apporte un certain confort, parce qu’elle est rassurante.
Argument 1 : Un peu d’espoir perce dans les propos des personnages, qui croient que leur situation sociale et professionnelle pourrait s’améliorer.
D’une part, certains personnages font preuve de lucidité et voient la détresse de leur condition : « Y’en reste encore trop des gars pognés comme moé… » (l. 3), se dit Léopold, comparant sa situation de misère à celle de « trop de gars ». Il se place donc dans une situation de groupe, là où la misère lui apparaît évidente. L’usage du verbe « rester » donne au lecteur le sentiment que Léopold perçoit un changement dans la situation collective et, même s’il se sent un peu découragé, il découvre que les choses peuvent néanmoins bouger.
D’autre part, les personnages ne sont pas complètement démunis, puisqu’ils sont conscients que la situation pourrait