Ce recueil est une anthologie des poèmes de Serge Pey. Ils sont systématiquement composés de vers libres, sans ponctuation, avec des jeux plus ou manifestes sur les lettres minuscules et majuscules.
« Traité à l’usage des chemins et des bâtons »
Ce poème, relativement long, se déploie en variations autour d’un certain nombre de motifs : la terre, le ciel, les parties du corps (tête, nez, main, cœur), les oiseaux, la mort, les miroirs, le feu… Au-delà du jeu sur les mots, on peut voir ici une hallucination autour de la transcendance et de l’immanence, de la matérialité du monde terrestre, et de l’aspiration à l’élévation, le langage étant ce qui permet le lien entre la réalité physique et la réalité métaphysique : « La moitié d’un mot / appartient au ciel / et l’autre moitié à la / terre ».
La pratique que fait Serge Pey de la langue permet effectivement cette sorte d’élévation par le langage puisque à partir de mots d’ordre pragmatique, il compose des phrases opaques, qui laissent une grande place à la rêverie. Toutefois, l’élévation reste un fait de mots, elle ne se réalise que le