Ariane Contre Le Minotaure

l’extrait précédent tout juste le nôtre, l'héroïne tragique choisit de cacher sa passion incestueuse pour Hippolyte derrière les détours d’un labyrinthe de comparaisons. Phèdre réécrit l’histoire de la défaite du Minotaure dans ce premier aveu : elle prend la place de sa sœur Ariane et Hippolyte devient le double de son père Thésée : “il avait votre port, vos yeux, votre langage’’ (v.641). L’aveu était donc indirect car Phèdre y superposait l’image d’Hippolyte sur celle de son mari Thésée en

PASCAL aux jésuites (Les Provinciales, 1656), ou divisent les écrivains (Querelle des Anciens et des Modernes, 1680-1700). Le siècle des lumières (1700-1800) Les découvertes scientifiques encouragent l’esprit critique. Les philosophes luttent contre le dogmatisme et les préjugés, s’en remettent aux lumières de la raison, axent leur réflexion sociale sur les idées de bonheur et de progrès. Les formes littéraires deviennent plus variées : contes philosophiques (VOLTAIRE, Candide, 1759), essais

(-8 000) -La surexploitation humaine crée un paysage lunaire -Civilisation minoenne est le berceau de la civilisation humaine 1.2 Le mythe minotaure -Arthur Evans en 1896 organise des fouilles parce qu’il adore la mythologie grecque et il est persuadé qu’il sait comment trouver la demeure du roi Minos. Il a découvert des palais. -Le mythe du minotaure : Le roi Minos serait celui qui a fondé le palais de Cnossos et il aurait été le 1er roi de Crête. Pour ce faire, il aurait passé un accord avec

roi d’Athènes, alors que celui que Phèdre désire tant former ne peut pas exister, car les sentiments diffèrent. L’amour de Phèdre pour Hippolyte est infidèle et coupable d’inceste. La femme de Thésée éprouve en effet une passion qui se doit être contre la morale pour le fils de son époux. D’ailleurs, Racine montre bien que les sentiments de son personnage sont incestueux : le mot « inceste » apparaît trois fois et le mot  « incestueux » deux fois. Il n’a pas non plus adapté sa pièce aux bienséances

auparavant, après avoir vaincu le Minotaure, séduit puis abandonné Ariane, la soeur de Phèdre sur l’île de Naxos. De l’union de Thésée et de Phèdre naissent deux fils. Thésée a également de son côté un fils, Hippolyte, né de son union précédente avec la reine des Amazones Antiope. Hippolyte devenu adulte, Phèdre devient l’instrument d’une vengeance d’Aphrodite, la déesse de l’Amour fait naître chez Phèdre une folle passion pour son beau-fils. Ne pouvant lutter contre l’amour qui la consume, elle profite

Vénus ! O fatale colère ! Dans quels égarements l'amour jeta ma mère ! OENONE Oublions−les Madame, et qu'à tout l'avenir Un silence éternel cache ce souvenir. PHEDRE Ariane, ma soeur, de quel amour blessée Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée ! OENONE Que faites−vous, Madame ? et quel mortel ennui Contre tout votre sang vous anime aujourd'hui ? PHEDRE Puisque Vénus le veut, de ce sang déplorable Je péris la dernière et la plus misérable. OENONE Aimez−vous ? PHEDRE

malheureuse : certaines tragédies de Corneille se terminent bien, Mithridate de Racine également, d'une certaine manière, et personne ne meurt dans Bérénice. La faute est l'un des ressorts du tragique : Phèdre se sait coupable et lutte en vain contre sa passion. Thésée se laisse emporter par la colère et attire sur son fils la malédiction divine, qu'il ne pourra ensuite enrayer.Hippolyte, farouche et rebelle à l'amour, est puni de son orgueil, même si ce ressort est moins développé chez Racine

personnages de ce mythe ! Egée  * | * Dieu des mers et des tempêtes, il est un des pères de Thésée | Ariane * | * Fils de Pasiphaé et du taureau blanc, c’est un monstre stupide et sanguinaire | Minos * | * Il est l’architecte du labyrinthe de Cnossos | Androgée * | * Femme de Minos, elle tombe amoureuse d’un taureau, suite à une vengeance de Poséidon | Le Minotaure * | * Roi de Grèce, il est l’autre père de Thésée | Pasiphaé * | * Fille de Minos, elle est amoureuse

qu’elle poursuit tourments inévitables. » vers 277 – 278, texte 1, et « Ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle De séduire le cœur d’une faible mortelle. » vers 681 – 682, texte 2. Elle instaure la fatalité, un amour impossible qui la tue et contre lequel elle ne peut pas lutter puisqu’il vient d’une dignité inatteignable. À cet aveu, Hippolyte et Oenone ont la même réaction, ils sont très surpris. « Hippolyte ? Grands dieux ! » vers 264, texte 1, et « Dieux ! qu’est-ce que j’entends ? » vers

crime extraordinaire (ex. infanticide). Pour les Romains, un homme normal ne commet pas un scelus nefas = crime contre l'humanité, contre l'ordre sacré du monde. Les héros tragiques sont donc des monstres qui n'appartiennent plus à l’humanité. L’humanité ordinaire n'est pas capable de tels crimes d’où purgation, purification des passions = catharsis. Façons de mettre en garde les hommes contre les passions, leur dire qu'il faut s'en méfier. Grâce au théâtre, ils les vivent à travers ces monstres et s’en