L Infidelité Dans Madame Bovary

produites se sont éloignés. En contrepartie, la voie de la poésie orphique recherchant l'explication ultime du monde, dans un langage souvent obscur, semble considérée par la plupart de nos contemporains comme une évasion, une insouciance, une infidélité aux exigences morales du génie poétique. Ils lui reprochent, en retournant les mots mêmes de Stéphane Mallarmé d’être devenue un « bibelot aboli d’inanité sonore ». Peut-être pouvons-nous y voir une des causes par laquelle la poésie a perdu son

incompréhensibles. 14 | Le personnage de roman, du XVIIe siècle à nos jours Litterature.indb 14 06/09/11 11:52 › Gustave Flaubert, Madame Bovary, ⁄°∞‡ Roman intérieur  p. ‹‚-‹⁄ LECTURE DU TEXTE 1. Le récit fait alterner rêve et réalité dans un mouvement de contraste qui dit toute la déception du personnage féminin, Emma Bovary. De la ligne 1 à la ligne 32, le texte passe en revue plusieurs échappées lyriques que la jeune femme se plaît à vivre en imagination. L’amorce

incompréhensibles. 14 | Le personnage de roman, du XVIIe siècle à nos jours Litterature.indb 14 06/09/11 11:52 › Gustave Flaubert, Madame Bovary, ⁄°∞‡ Roman intérieur  p. ‹‚-‹⁄ LECTURE DU TEXTE 1. Le récit fait alterner rêve et réalité dans un mouvement de contraste qui dit toute la déception du personnage féminin, Emma Bovary. De la ligne 1 à la ligne 32, le texte passe en revue plusieurs échappées lyriques que la jeune femme se plaît à vivre en imagination. L’amorce

(Hölderlin utilise ce concept en référence à l’impératif catégorique de Kant) auquel répond de son côté « le détournement de l’homme assumant le partage d’une vie dans laquelle il s’établit à demeure, répondant à l’infidélité divine par une autre infidélité qui, aux antipodes de l’athéisme vulgaire, est gardienne de l’infidélité du dieu dont le défaut dès lors ne cesse d’être secours ». Le texte se poursuit par cette citation de Hölderlin : « A cette limite, l’homme s’oublie, lui, parce qu’il est tout

PLUS FAIBLE 2010 RAPT FILMOGRAPHIE SELECTIVE Comédien 1980 ALLONS Z'ENFANTS de Yves Boisset 1982 LA MORT DE MARIO RICCI de Claude Goretta 1984 HURLEVENT de Jacques Rivette POULET AU VINAIGRE de Claude Chabrol 1986 DESORDRE de Olivier Assayas 1990 MADAME BOVARY de Claude Chabrol 1994 GRAND BONHEUR de Hervé Le Roux 1999 ON APPELLE ÇA LE PRINTEMPS de Hervé Le Roux 2003 UN COUPLE EPATANT de Lucas Belvaux CAVALE de Lucas Belvaux APRES LA VIE de Lucas Belvaux DEMAIN ON DEMENAGE de Chantal Akerman 2004 JOYEUX

de Boulevard en général, et du vaudeville en particulier : dignes héritiers de Labiche, et Feydeau et Courteline ont choisi de « distraire » leurs contemporains en montrant sur scène leurs travers les plus évidents, ceux de l’humanité éternelle (infidélités, lâchetés, vices « ordinaires »), sans même la prétention de les en corriger vraiment, dans des pièces (souvent brèves) certes un peu désabusées sur la nature humaine mais d’une rare drôlerie… B. Pour mieux les affronter ? Les seuls Contes de Voltaire

lui dévaste tout (vernielen) M'chasse de son toit, oui mais d'son toit moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous La demeure que je préfère (le logement) C'est votre robe à froufrous (geritsel) Tout le restant m'indiffère J'ai rendez-vous avec vous. Madame ma gargotière2 (gaarkok, slechte Comme je lui dois trop de sous kok) M'chasse de sa table, oui mais d'sa table moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous Le menu que je préfère C'est la chair de votre cou (hals) Tout le restant m'indiffère J'ai rendez-vous

choix. Ce n’est pas la bonté de son cœur vertueux, laquelle était fort grande, qui a fait écrire à Choderlos de Laclos les Liaisons Dangereuses, ni son goût pour la bourgeoisie, petite ou grande, qui a fait choisir à Flaubert comme sujets ceux de Madame Bovary et de l’Éducation Sentimentale. Certains disaient que l’art d’une époque de hâte serait bref, comme ceux qui prédisaient avant la guerre qu’elle serait courte. Le chemin de fer devait aussi tuer la contemplation, il était vain de regretter le temps

choix. Ce n’est pas la bonté de son cœur vertueux, laquelle était fort grande, qui a fait écrire à Choderlos de Laclos les Liaisons Dangereuses, ni son goût pour la bourgeoisie, petite ou grande, qui a fait choisir à Flaubert comme sujets ceux de Madame Bovary et de l’Éducation Sentimentale. Certains disaient que l’art d’une époque de hâte serait bref, comme ceux qui prédisaient avant la guerre qu’elle serait courte. Le chemin de fer devait aussi tuer la contemplation, il était vain de regretter le temps

jeune fille. » Ce sont aussi les héros et héroïnes parfaits et édifiants des romans sensibles des e et e siècles qui font l’objet de descriptions hyperboliques et redondantes. L’évocation de la princesse de Clèves, héroïne éponyme du roman de Madame de Lafayette, dont la beauté et la grâce font l’admiration de tous lorsqu’elle paraît à la cour, ne peut que faire rêver le lecteur : « C’était une beauté parfaite, puisqu’elle donna de l’admiration dans un lieu où l’on était si accoutumé à voir