Marginalité De Baudelaire

expliquaient tout. Sa bizarrerie, sa solitude, ses sautes d’humeur, son art. C’était donc ça. Ils s’emboîtaient dans ce qu’on avait pu appréhender de lui, et dans ce qui résistait aux devinettes, comme les pièces manquantes d’un puzzle. » • Marginalité aussi de Féréol : « drôle de maître « qui « parle aux plantes et aux bébés » (p. 22). • Solitude originelle d’Edmond : seul au monde dès sa naissance. Paradoxalement, son savoir l’isole encore : il devient un « singe savant » condamné à être incompris

n’empêche qu’il a le génie de la langue, l’intuition du poème germanique, comme Goethe et Heine le reconnaîtront avec admiration. De toute son âme, Nerval semble choisir le Romantisme allemand contre le Romantisme français, par goût, ou bien par marginalité forcée, puisqu’il est pour ses contemporains un feuilletoniste, à peine un poète, bientôt conduit régulièrement en maison de santé. Certes, il est présent à la bataille d’Hernani, aux côtés de son plus ancien ami, Théophile Gautier, et il défend

dans une problématique philosophique et esthétique générales, à partir de laquelle les tâches et les enjeux peuvent être reconsidérés. Elle doit également prendre en compte l'hypothèse d'un renversement en cours : non seulement l'art sort de la marginalité éducative où il était maintenu, mais l'espérance d'un renouveau éducatif grâce à l'art semble se répandre. (cf. Alain Kerlan, "L'art pour éduquer ? La tentation esthétique", Presses de l'univbersité Laval, 2004.)   On conclura en réfléchissant

« République de planches » (Il, 358). Dans ce lieu une étrange combinaison s’opère entre le socialement central et le socialement marginal. Il y a d’abord la bourgeoisie éclairée, une classe sociale en passe de perdre bientôt son statut de marginalité, qui vient se mélanger avec les membres de l’élite aristocratique. Mais on trouve aussi tout un méli-mélo de promeneurs hétéroclites, boursiers et politiciens, journalistes et prostituées, poètes, peintres, et historiens (dont Michelet) piétinant

des fers », les fictions, figures et contraintes d’écriture associées à l’expression poétique sont dénoncées comme des entraves à l’exposition du vrai. Leopardi affirme qu’il existe entre science et poésie « une inimitié jurée et mortelle », et Baudelaire proclame à la suite de Poe le « caractère extra-scientifique de toute poésie ». Pire, l’existence même de la poésie scientifique est présentée, par Bonald, comme l’un des facteurs responsables d’un divorce plus large entre littérature et science

106 107 107 108 108 108 109 109 109 111 A. Cabanel, Phèdre Poésie et musique à l’époque romantique M. Desbordes-Valmore, « Je ne sais plus » G. F. Kersting, La Brodeuse C. Baudelaire, « Parfum exotique » Exercices d’approfondissement 1 A. de Lamartine, Méditations poétiques, « L’isolement » 2 C. Baudelaire, Les Fleurs du mal, « Paysage » 3 F.-R. de Chateaubriand, René 4 Pétrarque, Canzoniere, « En retournant en Italie » 5 A. de Musset, Poésies nouvelles, « Nuit de mai » 6 L. G. Damas

monde où le plus fort l’emporte. L’argumentation du Renard dans Le lion, Le Loup et le Renard est très efficace : celui-ci justifie son absence en s’appuyant sur la religion et le savoir des savants .Il invente une raison flatteuse qui signale sa marginalité non comme un refus d’hommage mais comme un hommage. Il légitime le discours du roi qui ne veut pas vieillir et accuse la nature défaillante. Il utilise une image légère « robe de chambre » pour justifier son remède atroce. Il l’emporte non parce

idéalisme et sa sentimentalité et nourris par les sciences sociales naissantes, assignent à la littérature l'étude de la réalité politique, économique, sociale du monde et, d'autre part, le courant poétique de la modernité, représenté notamment par Baudelaire et Nerval, par Rimbaud, et par le symbolisme. Les deux dernières décennies du siècle sont marquées par ce qu'il est convenu d'appeler la «décadence». Au même moment, des auteurs avant-gardistes, comme Jarry au théâtre et Gide dans le genre romanesque

idéalisme et sa sentimentalité et nourris par les sciences sociales naissantes, assignent à la littérature l'étude de la réalité politique, économique, sociale du monde et, d'autre part, le courant poétique de la modernité, représenté notamment par Baudelaire et Nerval, par Rimbaud, et par le symbolisme. Les deux dernières décennies du siècle sont marquées par ce qu'il est convenu d'appeler la «décadence». Au même moment, des auteurs avant-gardistes, comme Jarry au théâtre et Gide dans le genre romanesque

montrer et se don‑ ner en spectacle. Il mesure tout à l’aune de ses propres coutumes (« à peu près comme…notre Perse ») mais c’est surtout pour montrer qu’à l’époque, la société est fondée sur le paraître. 36 — Avec son pessimisme habituel, Baudelaire souligne la vanité du voyage. Il est une nouvelle tentative pour sortir du spleen et un nouvel échec. Le poème montre que le voyage alimente l’imaginaire, la rêverie et l’espoir. Le but est de se distraire pour sortir de l’ennui (« pour égayer