Meursault Et Roquentin

Individu qui joue un rôle plus ou moins important dans un récit. Le personnage est une notion difficile à cerner. Dans le roman traditionnel, il est assimilé à une personne : ses traits naissent de l'imagination d'un écrivain (personnage fictif, ex. : Meursault dans l'Étranger, d'Albert Camus) ou sont empruntés à l'histoire (personnage historique, ex. : Richelieu dans les Trois Mousquetaires, d'Alexandre Dumas). Souvent, il présente une nature mixte, lorsque l'auteur, s'inspirant d'un personnage ayant véritablement

sociétés ont été dominées par la bureaucratie, voire les dictatures, où la personne a disparu derrière le numéro matricule. Témoin impuissant, Bardamu traverse ce monde dans le Voyage au bout de la nuit de Céline; dans L'Étranger, Camus donne à Meursault une conscience mûre de la tricherie du langage et des conventions sociales, mais le personnage, englué dans le quotidien, victime de sa propre passivité, ne la transforme jamais en révolte, voire en destin. L'analyse psychologique devient ainsi impossible

(Si le grain ne meurt, 1920-1924) qui met en scène l'acte gratuit (Les caves du Vatican, 1914). Ce questionnement psychologique va déboucher à la génération suivante sur le sentiment de l'absurde avec le personnage de Meursault dans L'Étranger (1942) d'Albert Camus ou le Roquentin de La Nausée (1938) existentialiste de Jean-Paul Sartre. Des auteurs moins prestigieux peuvent leur être associés comme Valery Larbaud (Fermina Márquez, 1911) ou Paul Morand (L'Homme pressé, 1940) . Le poids des évènements

Beckett, c'est à condition d'entendre « héros » dans une acception moins marquée que la précédente, en désignant par là le personnage principal du récit. Certes, note Vincent Jouve, la conduite de Jeanne (dans Une vie, de Maupassant), de Bardamu ou Roquentin, « est loin d'être exemplaire », ces personnages ne sont pas des surhommes, mais ce sont eux qui « occupent le devant de la scène ». C'est dans ce sens là qu'on parle du « héros proustien », c'est-à-dire du narrateur-personnage, qui jamais ne quitte

capter une réalité à facettes impossible à unifier (subjectivisme des personnages-réflecteurs de James ou du narrateur proustien, polyperspectivisme chez Gide), comme passivité ou objet d’une expérience d’abord phénoménologique (le Meursault de L’Etranger de Camus, le Roquentin de La Nausée de Sartre) ou comme pur artéfact linguistique (les narrateurs anonymes de Robbe-Grillet, le Bavard de L-R Des Forêts, la voix qui parle dans L’Innommable de Beckett), les personnages emblématiques de la modernité

qu’une chose qu’on dit quand on est fatigué.» Ces personnages, qui sont étrangers à leur réalité romanesque, apparaissent comme les héritiers lointains de l'étrangeté au monde et de l'absurde existentiel expérimentés par Antoine Roquentin, dans ‘’La nausée’’, et Meursault, dans ‘’L’étranger’’. Soixante ans plus tard, le problème de la liberté et de la contingence est toujours posé. Si Échenoz n'y apporte pas de nouvelle réponse philosophique, il impose avec bonheur, dans ce roman drôle et désabusé

des fictions. Il y a pour moi, pour nous, une fascination du roman, et un mystère. Les êtres de la fiction semblent exister comme des êtres réels, quoique nous sachions qu'ils ne le sont pas. (Madame Bovary, Julien Sorel, les frères Karamazov, le Roquentin de Sartre…) Nancy HOUSTON fait la distinction du terme « primitif ». En effet pour elle, les pays primitifs (Allemagne nazi et la Russie stalinienne) sont ceux qui se réfèrent complètement aux arché-textes et qui brûlent les récits et les écrits

caves du Vatican, 1914) et qui transforme la structure narrative dans Les Faux-monnayeurs (1925). Ce questionnement psychologique va déboucher à la génération suivante sur le sentiment de l'absurde avec le personnage de Meursault dans L'Étranger (1942) d'Albert Camusou le Roquentin de La Nausée (1938) existentialiste de Jean-Paul Sartre. Le poids des évènements historiques va aussi orienter certains romanciers vers l'engagement en exaltant les héros politiques et guerriers comme André Malraux dans La

perdu, 1913-1927), et André Gide, qui met en scène l'acte gratuit (Les caves du Vatican, 1914). Ce questionnement psychologique va déboucher à la génération suivante sur le sentiment de l'absurde avec le personnage de Meursault dans L'Étranger (1942) d'Albert Camus ou le Roquentin de La Nausée (1938) existentialiste de Jean-Paul Sartre. Le poids des évènements historiques va aussi orienter certains romanciers vers l'engagement en exaltant les héros politiques et guerriers comme André Malraux dans

comme Roquentin, le héros de ‘’La nausée’’, cette « déroute d'exister et de vivre » (page 363) et Baryton aussi constate « tout le ridicule piteux de notre puérile et tragique nature » (page 437). Sartre a d’ailleurs placé en épigraphe une phrase de ‘’L'Église’’, pièce que Céline publia en 1933 mais qu'il avait écrite avant ‘’Voyage au bout de la nuit’’ dont elle constituait comme un brouillon : « C'est un garçon sans importance collective, c’est tout juste un individu. »). Le Meursault de ‘’L'étranger’’