Nathalie Sarraute Mensonge

XIXème et au XXème siècles, nous avons pu voir l’évolution du personnage de roman. En effet, le personnage est passé de héros dans tous les sens du terme au terme d’antihéros : Robert Musil l’appelle même un « homme sans qualités », et pour Nathalie Sarraute, « le personnage n’est plus aujourd’hui que l’ombre de lui-même ». Le héros n’est donc plus héroïque et exemplaire. De nombreux romanciers ont depuis décidé d’écrire des romans où le personnage principal était faible, maladroit, ridicule, médiocre

1er degré de dégradation. La table représentée par un artiste (peinture). C’est une imitation de l’imitation, une copie de copie. C’est un 2ème degré de dégradation. Le poète est éloigné du vrai à une distance énorme. La littérature est un art du mensonge, du faux. Platon se méfie de la représentation, de la mimésis. L’artiste nous fait croire à une réalité, il nous ment. Le poème nous procure des sensations, des sentiments, contraire à la raison. Conséquence, pour Platon, la République ne doit pas

amplification de la réalité. A partir de là, écrire sans artifice apparaît impossible. Pourtant, pour certains auteurs, l'autobiographie est justement l'occasion de s'affranchir de tout artifice verbal, ou de moins au maximum. C'est le cas de Nathalie Sarraute, qui dans Enfance, s'astreint à une remise en cause perpétuelle, tout au long de son oeuvre, en mettant pour cela en scène une voix intérieure, qui ne cesse de la mettre face à ses propres contradictions, et à la pousser vers le mieux. Cette

Si en 1877 il traitait des conditions de vie pendant la révolution industrielle, en 1917 il dénoncera les horreurs de la première guerre mondiale. Le roman de Albert Camus par exemple, La Peste dénonce l’enfer des tranchées, les mutineries et les mensonges. Le roman sait s’adapter à toutes les dates, toutes les cultures ; comme dans Balzac et la petite tailleuse chinoise de Dai Sijie par exemple, où l’action se passe en Chine pendant les années de la révolution culturelles. Le thème, le pays, la culture

et un certain humour. Queneau, Prévert et Céline furent parmi ces écrivains emblèmes de ce siècle. J’évoquerai enfin Nathalie Sarraute, écrivain qui marqua le roman d’après guerre, le Nouveau Roman, et Tristan Tzara, pionnier du mouvement Dada. Les œuvres de ces deux artistes marquent un important détour au niveau de la littérature française. Dans son essai l’Ere du soupçon, Sarraute explique sa vision et sa nouvelle conception du nouveau roman. Il est évident que les textes présents dans cette

19h30. © Presses de Sciences Po Depuis les années cinquante, le champ littéraire est dominé par deux courants d’avant-garde, l’existentialisme incarné par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir et le Nouveau roman porté par des auteurs tels que Nathalie Sarraute, Alain RobbeGrillet et Marguerite Duras. Le premier vise à défendre une littérature engagée qui s’inscrit dans une filiation héritée de Zola depuis la fin du xixe siècle. Le second rassemble des auteurs ayant une démarche de recherche apparentée

l'histoire selon une perspective temporelle unifiée ; la consistance de personnages définis par un projet ; la cohérence d'un monde qui s'ordonne, comme un décor, autour de l'histoire que l'on raconte. Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Nathalie Sarraute, Michel Butor, Robert Pinget ou encore Marguerite Duras s'ingénient alors à brouiller ce code narratif, en inventant des histoires où le passé et le présent se mélangent, où le réel et l'imaginaire s'interpolent, où les objets recouvrent le texte

rgles de base de lautobiographie classique au XVIII me sicle. Il avait voqu sa vie en employant unMoi unique, suivant un rcit linaire, dans le but de se justifier et de sinnocenter. De la madeleine de Proust, jusqu la pratique du soupon de Nathalie Sarraute, notre re est celle de la transgression des rgles de lautobiographie traditionnelle. Par consquent, on assiste labolition duMoi unique, travers linvention de la notion dgo ou de (s) double (s). En effet, il sagit dun moyen selon lequel lhomme

d’un moment  : on peut le rapprocher du texte de Zola (p.  110 ES/S et Techno / p.  112 L/ES/S), où est représentée, dans tout son réalisme, une scène de repas. Le Nouveau Roman, dont les fondements sont posés dans le recueil d’essais de Nathalie Sarraute L’Ère du soupçon, trouve son illustration dans les chapitres consacrés au roman  : dans la séquence 1, « La construction du personnage : l’entrée en scène du héros  du XVIIe siècle à nos jours », le passage de La Modification, de Michel Butor

Henriot dans le journal Le Monde en 1957 et un recueil d’articles d’Alain Robbe-Grillet, intitulé "Pour un nouveau roman" (1963). Cette tendance regroupe en fait des individus au style différent (Alain Robbe-Grillet, Michel Butor, Claude Ollier, Nathalie Sarraute, Robert Pinget, Claude Simon, Marguerite Duras) mais qui publient chez le même éditeur parisien, Les Editions de Minuit, et dont le directeur, Jérôme Lindon, joue dans les lettres françaises un rôle comparable à celui joué entre les deux guerres