Prière Des Tirailleurs Sénégalais

Senghor (1906-2001), Hosties noires (1948) Texte : « Prière des tirailleurs sénégalais » Poète sénégalais, Leopold Senghor a servi dans l’armée française en 1940 dans un bataillon de soldats venus d’Afrique. I Seigneur ! si je te parle, Toi qui es l’obscure Présence Ce n’est pas que la République m’ait nommé bon roi de mon peuple ou député des Quatre Communes. J’ai poussé en plein pays d’Afrique, au carrefour des castes de races et des routes Et je suis présentement soldat de

Allemands en juin 1940, il échappe de justesse aux exécutions sommaires procédées par les nazis sur les tirailleurs sénégalais. Libéré en 1942 pour cause de maladie, il rejoint dans la résistance le Front National Universitaire. Elu en 1946 député socialiste de la circonscription Sénégal-Mauritanie, il quitte néanmoins la SFIO un an plus tard, et fonde en 1948 le BDS (Bloc Démocratique Sénégalais). Outre ses fonctions de député, il est nommé secrétaire d’Etat à la présidence dans le gouvernement d’Edgar

dénonce le spectacle écœurant des noirs utilisés comme des chairs à canon. Voilà pourquoi il décide de s’engager auprès de son peuple, particulièrement aux côtés des tirailleurs sénégalais pour être leur porte-parole. Il va quand même essayer de concilier deux extrêmes, l’Afrique et l’Europe. Il le réussit dans le dernier poème « Prière de paix », qui est en quelque sorte un appel à la fraternité. L’hostie, on le sait, est une fine rondelle de pain de froment consacrée durant la messe par le prêtre

Poème liminaire » est dédié à Léon-Gontran Damas. Selon le critique sénégalais Amadou Ly, il faut y voir une réponse au poème de Damas intitulé « Et cætera » (Pigments, 1937). Le poète guyanais reprochait aux «mercenaires sénégalais» de se sacrifier pour l’Europe au lieu d’agir pour leur pays: «Aux Anciens Combattants Sénégalais/ aux Futurs Combattants Sénégalais/à tout ce que le Sénégal peut accoucher/de combattants sénégalais futurs anciens/de quoi-je-me-mêle futurs anciens/de mercenaires

nom du peuple. Hosties noires est un recueil de vingt poèmes qui mettent l’accent sur les réalités de la deuxième Guerre Mondiale, en particulier sur la contribution des volontaires africains aux côtés de la France. La participation des Tirailleurs sénégalais - comme on les appelait à l’époque - n’a pas été sans une conséquence tragique. En effet, nombreux sont ceux qui y ont laissé la vie, tandis que d’autres comme Senghor remplissaient les camps de prisons de l’ennemi. La sensibilité du poète

période de la guerre au sein de la société française : il pourra donc être utile de réfléchir avec les élèves sur la façon dont le rôle des tirailleurs dans la libération a été éludé dans l’après-guerre en France. De même, le thème colonisation/ décolonisation peut être abordé en Première et Terminale à travers ce film : la participation des tirailleurs à la Seconde Guerre mondiale et leur traitement inégalitaire expliquent une partie des revendications nationalistes de l’après-guerre. Un prolongement

de 1918, que Monseigneur Ginisty, évêque de Verdun, accompagné du général Valentin, gouverneur de Verdun, a l'idée de donner aux restes des soldats tombés lors de la bataille une sépulture décente où les familles pourraient venir se recueillir et prier leurs disparus. 22 août 1920 : la première pierre est posée par le maréchal Pétain, président d'honneur du Comité de l'ossuaire. 7 août 1932 : inauguration officielle par le président de la République Albert Lebrun. Le cloître est long de 137 mètres

incorruptible… ». La prière est ainsi une donnée fondamentale qui compte de la vivacité de la foi chez Senghor. Cette prière faite pour l’Afrique à travers ses tirailleurs dans la douleur, ce capital de sacrifice, est un acte de communion avec Dieu : «  Seigneur Jésus, à la fin de ce livre que je t’offre comme un ciboire de souffrance… au pied de mon Afrique crucifiée depuis trois cents ans et pourtant respirant. Laisse-moi te dire Seigneur, sa prière de paix et de pardon ». Par la prière Senghor accomplit

comme ces forêts vertes, fraîches, profondes, Pleines de chants, amour du vent et du rayon, Charmantes, où soudain l'on rencontre un lion. Victor Hugo, Les Contemplations, 1856 Poème 3 : PRIERE DES TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS Poète sénégalais, Léopold Sédar Senghor a servi dans l’armée française en 1940 dans un bataillon de soldats venus d’Afrique I Seigneur ! si je Te parle, Toi qui es l’Obscure Présence Ce n’est pas que la République m’ait

dompteur de la brousse D'un bond s'est élancé, Dissipant les ténèbres. Soleil sur nos terreurs, soleil sur notre espoir. Debout, frères, voici l'Afrique rassemblée Refrain : Fibres de mon cœur vert. Épaule contre épaule, mes plus que frères, O Sénégalais, debout ! Unissons la mer et les sources, unissons la steppe et la forêt ! Salut Afrique mère, salut Afrique mère. Sénégal toi le fils de l'écume du lion, Toi surgi de la nuit au galop des chevaux, Rend-nous, oh ! rends-nous l'honneur de nos