L’Europe : un cap avancé de l’Asie.

Un cap est une pointe de terre s’avançant dans la mer. L’Europe ne serait donc pas un continent et appartiendrait à un ensemble plus vaste, l’Eurasie. De cela découle des conséquences. Il est difficile de cerner l’Europe. Les incidences sont politiques, économiques. C’est un espace ouvert sur la mer mais aussi aux influences continentales de l’Asie. C’est un carrefour avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur son histoire.

I) Un continent ?

Il est difficile de définir ce qu’on entend par espace européen à partir de notions géographiques.

A) Des limites incertaines.

On admet des limites conventionnelles. Au Nord l’océan Arctique, au Sud la Méditerranée, à l’Est l’Oural, le Caucase, à l’Ouest l’océan Atlantique. Le continent européen est le plus petit des continents, 10 millions de km2. C’est moins de 10% des terres émergées. Ces limites conventionnelles ont quelque chose d’évident pourtant elles sont sujettes à caution. L’Islande, le Groenland sont constitués comme européen. Les Baléares, les Iles Canaries aussi et non africaines. De même pour Chypre et Malte. La Méditerranée est plus un trait d’union qu’une frontière. La frontière est la limite d’un territoire qui en détermine l’étendu. Politiquement c’est une limite qui détermine deux souverainetés (cf M. Foucher). Il défend l’idée que toute frontière est artificielle, relève de l’histoire du politique. Une frontière est une construction qui peut s’appuyer sur la géographie, mais c’est politique. En France, les limites s’appuient sur un héritage historique et non uniquement sur le Rhin, les Pyrénées… Yves Lacoste et Foucher ont remis à jour les idées des géopoliticiens allemands. Ces géopoliticiens allemands (Ratzel, vers 1850 – 1904) pensaient que les frontières étaient des résultats de rapports de forces. « Les frontières sont du temps inscrit dans l’espace ou mieux des temps inscrits dans des espaces » : Foucher. Les frontières conventionnelles de l’Europe