Actimel
Source : Agora vox, 2009
Avril, ne te découvre pas d’un fil…
Mai, fais ce qu’il te plaît !
Les saisons sont toutes puissantes. Elles rythment nos conversations, nos habitudes et surtout notre consommation.
Le phénomène est facilement observable à la télévision. Allergies au pollen, rhinites virales, épidémies de gastroentérite… A chaque saison ses maladies ; les annonceurs adaptent leur discours en conséquence.
Il est une marque qui, pourtant bien loin de l’industrie pharmaceutique, a adopté cette saisonnalité publicitaire. Il s’agit de Danone, qui pour faire la promotion de ses bouteilles d’Actimel, a réalisé des clips pour chaque période de l’année.
En ce moment, nous pouvons voir celle dédié au printemps et à ses températures changeantes. Le discours est simple : face aux irrégularités du thermomètre, il faut aider l’organisme et nos défenses naturelles.
Le schéma est toujours le même. On commence par exposer la menace ; les dangers de la saison. Puis l’on glisse vers la solution, appliquée par un individu qui se distingue de la masse par sa guérison.
Ces campagnes de publicité qui s’adaptent aux saisons sont le symbole du produit phare de Danone, Actimel, l’une des plus ingénieuses réussites marketing mises en place pendant les années 2000.
Pas un yaourt à boire, mais un alicament…
Il existe un lien fort entre l’alimentaire et le médicinal dans l’esprit du consommateur. Selon une étude du CREDOC, une très large majorité de l’opinion croit en une interdépendance entre l’alimentation et la santé [1]. Le marché s’oriente vers cette concentration, depuis plusieurs années. Selon le Crédoc, les consommateurs “recherchent non seulement des produits bons, mais surtout des produits sains “. D’où l’émergence de nouveaux produits, de nouveaux arguments de vente… et d’un nouveau concept marketing ; le “nutraceutical”, contraction de “nutrition” et de “pharmaceutical”. En français, on parle d’alicament