Adoption
L’adoption en France
Catherine Villeneuve-Gokalp – INED
...en chiffres et selon le pays d’origine
La loi française exige comme préalable à toute adoption d’un enfant la délivrance d’un agrément par le président du conseil général. Le nombre d’agréments délivrés chaque année a augmenté de 50 % en quinze ans et atteignait 8 800 en 2005. La validité de l’agrément étant de cinq ans, 27 400 familles étaient autorisées à adopter en 2005 (1). Cependant, toutes n’étaient pas dans l’attente d’un enfant, certaines avaient renoncé à leur projet sans en informer les services d’adoption et les statistiques ne tiennent pas compte de ces abandons. Le nombre annuel d’adoptions a relativement peu augmenté : il était de 4 400 en 1990 et de 5 000 en 2003, il est stable depuis. Cette progression est due uniquement à l’adoption internationale, le nombre de pupilles de l’État ayant constamment diminué (il est passé de 10 000 en 1985 à 5 000 en 1992 et il a encore été divisé par deux depuis). À peine le tiers des 2 500 enfants pupilles de l’État en 2005 ont été adoptés, les autres ne l’ont pas été parce qu’ils étaient bien insérés dans leur famille d’accueil ou bien parce qu’aucune famille n’a proposé de les accueillir en raison de leur handicap, de leur âge ou de leur appartenance à une fratrie. L’adoption internationale s’est développée parallèlement à la diminution de l’adoption interne (2) : le nombre annuel d’enfants adoptés à l’étranger était de 3 000 durant la première moitié des années 1990, de 3 500 durant la seconde moitié, et après une diminution en 2000 et 2001, il s’est stabilisé à 4 000 enfants depuis 2003. L’adoption internationale représente aujourd’hui 85 % de l’adoption en France. Après les États-Unis, qui accueillent chaque année plus de 22 000 enfants, la France est, avec l’Espagne, le deuxième pays au monde par l’importance de ce type d’adoption. Proportionnellement à la population, celle-ci est cependant plus