Affiche rouge
Ils seront fusillés. Les FTP-MOI ne baissent pas les bras. Le 28 Septembre 1943, Manouchian fait exécuter Julius Ritter, un proche d'Hitler. Berlin ordonne alors de « mettre les terroristes juifs étrangers hors d'état de nuire ». Le commissaire Barrachin, l'un des chefs de la brigade spéciale, dirige les opérations. Cent jours plus tard, il termine sa mission.
C'était un mardi matin, le 16 novembre 1943. La police le savait, Manouchian rencontrait Epstein, son chef direct, tous les mardis. Il avait pris de bonne heure, à la gare de Lyon, ce train qui longe la Seine, Juvisy, Corbeil, Evry. Manouchian descend à la gare d'Evry-Petit-Bourg, un peu avant dix heures. Epstein est déjà là, il marche vers la Seine. Manouchian le suit à cinquante mètres, voit Epstein se retourner à plusieurs reprises, traverser rapidement la passerelle et patauger sur la berge détrempée. Les policiers de la brigade spéciale sont là et les attendent. C'est la troisième rafle de l'année, et cette fois, les FTP MOI sont à peu près démantelés.
Manouchian est suivi depuis le XIVe arrondissement par Barrachin et quatre inspecteurs. Quand à Evry, il voit Epstein se mettre à courir, il est trop tard, deux inspecteurs le neutralisent. Il ne pourra pas utiliser le 6,35 qu'il a dans la poche. Son chef, dit le colonel Gilles, patron pour l'Ile-de-France des FTPF , est à son tour arrêté. Il est alors dix heures. Epstein sera discrètement exécuté, il était français. Un peu plus tard, à treize heures trente, une autre équipe arrête Marcel Rayman rue du Docteur Brousse, en compagnie d'Olga Bancic et de Joseph Svec avec lesquels il avait rendez-vous. On trouve sur lui une série de faux papiers au nom de Michel Rougemont, mais aussi une feuille relative à une surveillance sur le commissaire David, le chef de la Brigade