Roederer Cécile T°S1

ALAIN, PROPOS SUR LE BONHEUR

Dans Propos sur le bonheur, Alain ouvre la question du devoir d’être heureux, en évoquant une notion de reconnaissance envers ceux qui le sont, ainsi qu’une nécessité pour le bonheur de notre entourage. Bien plus qu’une satisfaction de tous nos désirs, être heureux est-il un devoir envers les autres ? Selon l’opinion commune, nous devons être heureux pour nous même, afin d’être épanoui. Mais il ne semblerait pas absurde de dire que, selon Alain, philosophe valorisant la capacité de l’homme à conquérir son bonheur par la force de sa volonté et l’exercice de sa raison, être heureux est un devoir de reconnaissance envers ceux qui rendent le monde un peu moins dur, ainsi qu’un impératif pour rendre notre entourage heureux à son tour. Nous verrons d’abord comment le philosophe montre et justifie le fait que le bonheur soit un devoir de reconnaissance (l.1 à 7), puis nous présenter l’exemple de la vie courante qu’Alain utilise pour illustrer son propos. (l.7 à 12)

Dans un premier temps, jusqu’à la ligne 3, Alain remarque que, contrairement à l’opinion commune qui est que le bonheur est un devoir envers soi-même, celui-ci est un devoir aussi envers les autres. En déclarant que « on dit bien qu’il n’y a d’aimé que celui qui est heureux » (l.2-3), il en déduit d’ailleurs que le bonheur est un aspect important, si ce n’est nécessaire, dans une relation entre les Hommes. En effet, nous pourrions prendre en exemple une personne qui se plaint tout le temps, à force, elle finira par se faire délaisser par ses proches. De ces observations, Alain en déduit donc que le fait d’être aimé est une prime qui récompense notre capacité à être heureux.
Jusqu’à la ligne 7, il poursuit en montrant que le bonheur, jusque-là présenté comme un devoir envers soi-même, est en fait un devoir envers les autres. Ces « autres » à qui il faut être reconnaissant seraient alors ceux qui « digèrent les miasmes, et purifient en quelque sorte la