Amerique latine
En premier lieu, le phénomène social de l’analphabétisme reflète les liens complexes entre la situation éducative et la situation sociale dans les pays latino-américains. Il est directement lié aux inégalités sociales et économiques, au modèle de développement économique dominant dans nos pays, à la culture politique dans la région, aux processus historiques plus larges et à la qualité de l’éducation dans les écoles sur ce continent. L’analphabétisme et les difficultés à accéder à l’éducation et à la mener jusqu’au bout sont essentiellement liés à des systèmes de distribution inégale du pouvoir.
En Amérique latine, près de 35 millions de personnes de plus de 15 ans ne savent ni lire ni écrire, soit une moyenne de 10 %. Cette dimension quantitative de l’analphabétisme met en lumière la situation sociale et éducative de la région. L’analphabétisme des jeunes (population des 15-24 ans) a un pourcentage considérablement plus faible que l’analphabétisme des adultes (population de plus de 15 ans). Les chiffres toujours élevés des analphabètes adultes montrent le défi auquel les politiques publiques doivent encore faire face pour garantir le droit à l’éducation pour tous et venir à bout de cette énorme dette sociale, produite au fil de nombreuses années.
La baisse des taux d’analphabétisme au sein de la population jeune est liée aux progrès de la démocratisation de l’accès à l’éducation primaire, à l’expansion des systèmes d’éducation et à la mise en place de cadres légaux pour élargir la scolarité obligatoire. Environ 91,3 % des 15–19 ans de la région sont allés jusqu’au bout de leur scolarité primaire. Toutefois, dans cette tranche d’âge, 4,5 millions de personnes n’ont pas achevé leur scolarité primaire.
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