Amités posthumes de jacques brault
En 1984 paraissait le recueil de poèmes Moments fragiles de Jacques Brault, recueil qui explorait des formes plutôt originales dans l’univers poétique québécois. Brault, s’inspirant du genre haïku, genre poétique classique japonais aux règles très strictes, explore, dans Moments fragiles les thèmes de la solitude, de la tristesse et du désespoir. Automne, hiver et printemps se succèdent dans ce recueil intimiste et sombre qui passent du moment présent, au rêve, jusqu’au souvenir.
Dans cette analyse, nous nous pencherons sur la deuxième section du recueil de Jacques Brault, Amitiés posthumes, et nous tenterons, en nous appuyant essentiellement sur cinq poèmes représentatifs du recueil et de cette section, d’en fournir une interprétation globale. Nous nous attarderons sur quatre points importants : le cycle des saisons qui semble accabler le narrateur; la présence de « kigos », mots de saison dans les haïkus, plutôt sombres; la présence d’une nature romantique; le silence et la solitude qui donnent leur ton aux poèmes du recueil.
L’analyse de ces caractéristiques nous permettra de mieux saisir l’ensemble du recueil puisqu’elles sont essentiellement communes à l’ensemble des poèmes de Moment fragiles. Nous commencerons par mettre en contexte la section Amitiés posthumes à l’intérieur du recueil et par l’analyse structurelle des poèmes qui la composent pour bien saisir l’originalité de la forme employée par Brault.
2. Développement
2.1. Analyse structurelle
Tout d’abord, les poèmes d’Amitiés posthumes, deuxième section du recueil Moments fragiles, de Jacques Brault, décrivent les remarques, les observations et les espérances du narrateur alors que l’automne fait place à l’hiver; Murmures en novembre se bornait à l’automne et aux premières neiges, Vertiges brefs se situe en plein hiver, alors que Leçons de solitude se tourne vers le passé, décrit des souvenirs et que Presque Silence fait volte-face vers l’avenir et parle au futur.
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