« Mon rêve familier » est un sonnet de Verlaine extrait Poèmes saturniens publié en 1866. Verlaine est un poète lyrique du XIXème. En 1863, soit 3 ans avant la publication du recueil, Verlaine tombe éperdument amoureux de sa cousine qui est mariée et mère de famille. Elle repousse ses avances. Poèmes saturniens est le premier recueil de Verlaine. On y voit déjà la sensualité, sa tendresse et sa mélancolie. Le titre du recueil rappelle la formule de Verlaine, « Je suis né sous le signe de Saturne ». Sature était dans l’antiquité un dieu considéré comme redoutable. Le titre rappelle donc l’idée d’une malédiction qui pèserait sur lui. « Mon rêve familier » est extrait de la partie du recueil appelée « Melancholia ». C’est un poème lyrique. On étudiera ici la façon dont le lyrisme et la femme sont évoqués. On commencera par regarder la façon dont cette femme est présentée puis on prêtera d’avantage attention à l’amour de l’auteur et du ressentit de Verlaine.

Dans ce poème, la présence d’une femme est explicite. On apprend sa présence dès la seconde ligne (« d’une femme inconnue »). Elle semble parfaite et les sentiments que Verlaine a pour elle sont évidents : il l’aime (« que j’aime »). Elle est unique pour lui. On le voit par la reprise du « elle » en chaque début de vers dans la strophe 2. Chacun de ces « elle » compte 2 syllabes, insistant bien sur son unicités, sa rareté, repris avec le « seule ». Il n’y en a qu’une seule comme elle. La construction anaphorique du « elle », vite enrichie avec le « seule » dans la strophe 2, crée une accélération mettant encore plus en valeur son caractère d’irremplaçabilité. Elle seule le « comprend ». Elle comprend ses émotions comme le suggère la très belle métaphore du cœur transparent et l’allitération en « en » du vers 5 (« elle seule me comprend, et mon cœur transparent ») qui insiste sur le verbe « comprend ». Verlaine admire cette femme qu’il trouve de toute évidence parfaite. Pour lui, son physique n’a