Analyse du Poème Sérénade triste
Feuilles de mes bonheurs, vous tombez toutes, toutes.
Vous tombez au jardin de rêve où je m'en vais,
Où je vais, les cheveux au vent des jours mauvais.
Vous tombez de l'intime arbre blanc, abattues
Ça et là, n'importe où, dans l'allée aux statues.
Couleurs des jours anciens, de mes robes d'enfant,
Quand les grands vents d'automne ont sonné l'olifant.
Et vous tombez toujours, mêlant vos agonies,
Vous tombez, mariant pâles, vos harmonies.
Vous avez chu dans l'aube au sillon des chemins;
Vous pleurez de mes yeux, vous tombez de mes mains.
Comme des larmes d'or qui de mon cœur s'égouttent,
Dans mes vingt ans déserts vous tombez toutes, toutes.
Analyse :
La forme de ce poème est très intéressante à analyser. En effet, ce texte comporte plusieurs champs lexicaux, comme la nature et la tristesse. Ce poème est composé exclusivement de rimes simples. Il ne comporte que des phrases déclaratives et les vers ont la même forme qu’une phrase de base; C’est à dire que les phrases sont affirmatives, neutres, actives et personnelles. Cette œuvre comporte également plusieurs figures de styles, dont un grand nombre de répétitions telles que « vous tombez », « Comme des larmes d’or qui de mon cœur s’égouttent » et « toutes » qui se répète à la fin de la première et de la dernière strophe. Il y a aussi une comparaison : « Comme des larmes d'or qui de mon cœur s'égouttent, »
Cette œuvre d’Émile Nelligan possède aussi, selon moi, une grande musicalité.
****Tout au long du poème, Nelligan fait allusion à des feuilles qui tombent. La strophe « Feuilles de mes bonheurs, vous tombez toutes, toutes. » laisse entendre que ces feuilles dont on parle sont en fait les souvenirs heureux que Nelligan avaient ainsi que ce qui le rendait heureux. Il explique à travers le poème que ces souvenirs et ces moments sont dans un jardin de rêve, qui est au fond un peu comme son jardin secret ou il pouvait être lui-même et où il se