EXTRAIT DE
LA PRINCESSE DE Clèves
MADAME DE LA FAYETTE – 1678

La noblesse du XVIIème siècle voit leurs actions jugées par la bienséance. C’est en s’inspirant de ces mœurs de la Cour de Louis XIV que Madame de la Fayette écrit l’un des premiers romans d’analyse psychologie, La Princesse de Clèves en 1678. Ce roman classique à succès, narre l’histoire d’une veuve du temps d’Henry II, abandonnant ses sentiments pour son amant, au profit des valeurs que lui ont été inculqué par la société, laissant ce dernier dans une incompréhension totale. Nous déterminerons donc en quoi l’opposition de la princesse envers son amant, renforcée par les caractères tragiques de ces personnages, révèle un modèle social à suivre à l’époque du Roi Soleil. Nous verrons dans un premier temps comment cette opposition se caractérise au sein de l’histoire. Enfin, dans un second temps nous analyserons le comportement tragique des deux héros.
I. Deux personnages opposés
La Princesse de Clèves et le duc de Nemours s’oppose tout d’abord par leur façon de s’exprimer, de se persuader. La Princesse utilise davantage un langage reposant sur le champ lexical des valeurs. Ainsi, dans l’extrait étudié, nous pouvons relever différentes vertus comme la raison et le respect de la mémoire (l. 7), l’intérêt et le repos (l.8), le devoir (l.9), le scrupule et l’inclination (l. 10) et le sacrifice (l. 24). Tandis que le duc joue davantage sur les sentiments, en utilisant les expressions « heureux » et « plaire » (l. 2), « résister » et « aimer » (l. 3), « sentiments » (l.4) et « bonheur » (l. 22). Chez l’héroïne, le devoir prime sur la passion. Alors que chez le héros préfère écouter son cœur plutôt que sa raison. Cette opposition de priorité psychologique provoquera la rupture de leur relation.
II. Des héros tragiques
Cette forte opposition décrite dans le paragraphe précédent est typique d’une tragédie où amour et raison ne peuvent coexister. Ce dilemme tragique amène la Princesse a posé des questions à un