analyse "le pont mirabeau"
INTRODUCTION
Le thème de la fuite du temps est l'un des topoï les plus rebattus de la poésie lyrique. Il a inspiré également la poésie moderne.
Ainsi en est-il du poème « Le pont Mirabeau », qui a été publié en 1913 dans le recueil Alcools dont le titre primitif était Eau de vie, au moment où le poète se séparait de Marie Laurencin. C’est la deuxième pièce du recueil, après « Zone » qui signe la profonde modernité du poète et l’influence du cubisme. On verra comment Apollinaire y entrelace dans un registre élégiaque les thèmes éternels du lyrisme traditionnel, celui de l'amour malheureux et de la fuite du temps, au profit d’un désenchantement et d’une poétique modernes, à travers un monologue, une méditation inspirée par la contemplation de la Seine coulant sous le pont parisien.
Le texte présente donc une complainte élégiaque à la musicalité marquée par la rupture en même temps que la fluidité (I) au profit d’un renouveau des topoï poétiques (II).
COMPOSITION (pour l’oral)
COMPOSITION FORMELLE
Quatre quatrains entre lesquels s'intercale un refrain.
Au départ, choix du grand vers lyrique : 3 décasyllabes aux rimes féminines, suffisantes pour la plupart réunis en tercets. Apollinaire, pour briser le rythme a désarticulé le 2éme décasyllabe à la césure et en a constitué 2 vers : l’un qui ne rime avec aucun autre de 4, l’autre de 6 syllabes.
Refrain : distique en heptasyllabes non ponctués
composition cyclique, éternel recommencement avec la reprise du 1° vers.
PLAN DU TEXTE
1° strophe : le décor lance la méditation et le rappel du souvenir des amours passées. Déjà les 3 thèmes s'entrelacent.
2° strophe : monologue imaginaire dans lequel le poète lance un appel à la femme aimée tout en poursuivant l'entrelacement des 3 thèmes.
3ème strophe : retour à la méditation, considération négative sur l'amour tempéré par l'espérance.
4° strophe : découragement, constat pessimiste sur l'amour et le temps.
Le refrain en