Analyse
La Terre-Mère des anciens est presque toujours désignée sous les noms de Gaïa ou Gé en Grèce, de Tellus ou de Terra-Mater chez les Romains, tous considérés comme des traductions littérales du mot "Terre". Mais au gré des traditions tardives, elle se confond, notamment chez les poètes, avec d'autres puissances fécondatrices, telles la déesse-mère phrygienne Cybèle (plus fréquemment assimilée à la Rhéa grecque) ou la déesse du foyer Hestia ou Vesta (notamment dans les Fastes du poète latin Ovide). Eschyle considère pour sa part qu'elle ne fait qu'une avec Thémis (Prométhée enchaîné) et les traditions orphiques la désignent volontiers sous le vocable de Chthon en tant que puissance infernale (divers orphiques).
Dans la tradition gnostique au sens le plus élargi, la Terre-Mère est formée de l'Éon Achamoth (ou Sophia-Terrestre la sagesse), rejetée du Plérôme où l'engendra à elle seule l'Eon Sophia du Dodécade (sans appoint de son pendant mâle, Thélêtos (ou Christos) la volonté). Elle erre ainsi, disséminant à travers le Kérôme, et ne faisant bientôt plus qu'un tout avec le plan terrestre[1].
Gaïa est assimilée au dieu de la Terre égyptien Geb.
Au début de la création, Gaia (Gæa - Gê), la Terre-Mère surgit du Chaos, l'espace immense et ténébreux. Du Chaos naquit ensuite Éros (l'amour) qui semble nécessaire à la poursuite de l'œuvre de la création car il représente la force d'attraction qui porte les âmes à l'union et à la reproduction.
Le Chaos donna ensuite la naissance à l'Érèbeet à la Nuit ; de leur union naquirent l'Éther et Héméra (le Jour).
Gaia (Gæa) mit au monde son fils Ouranos (le Ciel couronné d'étoiles) pour qu'il l'entoure entièrement et pour qu'il devienne une demeure pour les dieux. Gaia créa aussi les hautes montagnes et Pontos(la mer stérile aux flots