Analyses de la voix
Analyses de la voix
Comment fait la police scientifique pour analyser une voix ?
Les méthodes semi-automatiques commencent par une écoute attentive par des phonéticiens entraînés qui perçoivent les différences entre les sons des voix. Cette analyse vocale permet de réaliser une première approche sociolinguistique, de détecter des caractéristiques vocales, une intonation ou un débit particulier, un accent régional ou encore l'utilisation d'un dialecte. Ces premières observations peuvent ensuite être analysées à l'aide d'instruments de mesure auditifs (fréquence fondamentale, énergies spectrales, vitesse d'articulation).
Les méthodes de reconnaissance automatique de l'orateur sont de plus en plus utilisées pour l'identification vocale en criminalistique, car elles sont maintenant de plus en plus précises dans des conditions d'enregistrement contrôlées. Avec ce type de technique, les modèles statistiques des paramètres acoustiques des voix de locuteurs et des paramètres acoustiques de documents suspects, sont comparés. Des caractéristiques sont extraites d'une pièce de question (trace audio) et d'une pièce de comparaison (enregistrement du suspect). Il s'agit de déterminer s'il est plus probable que la voix incriminée appartienne à un suspect ou que la voix incriminée appartienne à un individu pris au hasard dans une base de donnée. Cette évaluation est en fait l'application du théorème de Bayes.
En revanche, ces méthodes automatiques doivent être adaptées à des conditions d'enregistrement qui ne sont pas contrôlées et qui sont parfois de mauvaise qualité. En effet, des différences dans le "canal de transmission" de la voix (internet, téléphone) et dans l'appareil d'enregistrement peuvent introduire des variations importantes. Il est alors nécessaire de savoir évaluer l'influence de ces conditions d'enregistrement lors de la reconnaissance automatique des locuteurs. Cette évaluation reste un des problèmes majeurs de l'identification vocale