Andre gide
« André Gide et Albert Camus : Rencontres » Raymond Gay-Crosier
Études littéraires, vol. 2, n° 3, 1969, p. 335-346.
Pour citer cet article, utiliser l'adresse suivante : http://id.erudit.org/iderudit/500096ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir.
Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI http://www.erudit.org/apropos/utilisation.html
Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : erudit@umontreal.ca
Document téléchargé le 1 November 2011 08:25
335
ANDRÉ GIDE ET ALBERT CAMUS: RENCONTRES* raymond gay-crosier
Pour Frieda S. Brown Lorsque Camus naquit, Gide avait quarante-quatre ans; quand le futur auteur de l'Étranger se mit à lire les Nourritures terrestres, la réputation de leur auteur était déjà acquise et son œuvre quasi terminée. Or cette première rencontre fut un «rendez-vous manqué » : J'avais seize ans, écrit Camus, lorsque je rencontrai Gide pour la première fois. Un oncle, qui avait pris en charge une partie de mon éducation, me donnait parfois des livres. [. . .] Un jour, il me tendit un petit livre à couverture parcheminée, m'assurant que « ça m'in téresserait ». Je lisais tout, confusément, en ce temps-là; j'ai dû ouvrir les Nourritures terrestres après avoir terminé Lettres de Femmes ou un volume des Pardaillan. Les invocations me parurent obscures. Je bronchai devant l'hymne aux biens naturels. À Alger, à seize ans, j'étais saturé de ces richesses; j'en souhaitais d'autres, sans