Anesthesie
Depuis quelques années, la kétamine et la tilétamine font l’objet d’usage détourné dans le milieu festif. Il s’agit d’une consommation occasionnelle par des jeunes présentant le même profil que les consommateurs d’ecstasy.
La kétamine est un anesthésique réservé à l’usage hospitalier ou vétérinaire circulant sous le nom de « spécial K », « Ketty », « la golden », « l’anglaise », « la vétérinaire »… Les consommateurs la sniffent (poudre), l’ingèrent (poudre, comprimés) ou se l’injectent par voie intramusculaire (liquide). Ce dernier mode d’administration semble en progression. La tilétamine est un anesthésique vétérinaire identifié pour la première fois en février 2002 dans un échantillon collecté en Bourgogne. La kétamine et la tilétamine antagonisent les récepteurs de type NMDA (N-méthyl-D-aspartate) au neurotransmetteur excitateur, l’acide glutamique. Elles réalisent une anesthésie dite dissociative : elles dépriment certaines régions cérébrales comme le thalamus et le cortex tandis que d’autres, notamment le système limbique reste activées. Ces anesthésiques procurent une sensation de bien-être et entraînent des hallucinations. A des doses élevées, elles conduisent à un coma. Les consommateurs parlent d’expérience de « voyage aux confins de la mort ». Comme tous les anesthésiques généraux, ces produits peuvent provoquer des vomissements, des troubles psychiques (attaque de panique, anxiété), une perte de connaissance, des convulsions et à doses élevées, coma et arrêt respiratoire.
Ces substances proviennent d’un trafic international mais également intérieur : depuis 2001, on a dénombré une dizaine de notifications de vol de kétamine et/ou tilétamine dans des cabinets ou écoles vétérinaires.
Le trafic et la consommation de ces anesthésiques s’accroissent régulièrement. Ceci a conduit à la mise en place de nouvelles mesures réglementaires depuis juillet 2002:
- Obligation de stockage sécurisé des médicaments