Anthologie rimbaldiene
1 . Préface
2. Biographies
3. Poèmes
Sensation Arthur Rimbaud
La Venus Anadyomène Arthur Rimbaud
Le poème de la femme Marbre de Paros Théophile Gautier
Mon rêve familier Paul Verlaine
Quand vous serez bien vielle, au soir, de la chandelle Pierre de Ronsard
Stances à marquise Pierre Corneille
Les Cheveux d'or Joachim du Bellay
A une femme Victor Hugo
Les fleurs du mal "les bijoux" Charles Baudelaire
A Elvire Alphonse de Lamartine
Sensation
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue:
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai à rien:
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la nature, - heureux comme avec une femme.
Arthur Rimbaud
Vénus Anadyomène
Comme d'un cercueil vert en fer blanc, une tête
De femme à cheveux bruns fortement pommadés
D'une vieille baignoire émerge, lente et bête,
Avec des déficits assez mal ravaudés ;
Puis le col gras et gris, les larges omoplates
Qui saillent ; le dos court qui rentre et qui ressort ;
Puis les rondeurs des reins semblent prendre l'essor ;
La graisse sous la peau paraît en feuilles plates ;
L'échine est un peu rouge, et le tout sent un goût
Horrible étrangement ; on remarque surtout
Des singularités qu'il faut voir à la loupe...
Les reins portent deux mots gravés : Clara Venus ;
– Et tout ce corps remue et tend sa large croupe
Belle hideusement d'un ulcère à l'anus.
Arthur Rimbaud
Le Poème de la Femme (Marbre de Paros)
Un jour, au doux rêveur qui l'aime,
En train de montrer ses trésors,
Elle voulut lire un poème,
Le poème de son beau corps.
D'abord, superbe et triomphante
Elle vint en grand apparat,
Traînant avec des airs d'infante
Un flot de velours nacarat:
Telle qu'au rebord de sa loge
Elle brille aux Italiens,
Ecoutant passer son éloge
Dans