Introduction

En 1938, Antonin Artaud, écrivain français, publie Le Théâtre et son double. Cet ouvrage réunit les écrits d’Antonin Artaud sur le théâtre depuis 1932, textes publiés dans la Nouvelle Revue Française, conférences, manifestes, extraits de lettres. L’idée de double est l’idée dominante. En effet, ce n’est pas la réalité quotidienne qui est mise en scène mais c’est la réalité des mythes grâce au recours à la cruauté morale et physique. La théorie d’Antonin Artaud tend à affirmer que ce n’est pas le texte qui fait le théâtre mais que c’est la mise en scène qui est le véritable fondement de la création théâtrale. Ce dernier centre sa réflexion sur le mouvement des acteurs qui ont pour dessein de dématérialiser le texte par leurs déplacements dans l’espace, mais il prend également en considération la musique, le son, les éclairages, ainsi que les accessoires et les costumes. Antonin Artaud s’oppose catégoriquement au théâtre Occidental. La notion de mise en scène date du XIXème siècle, époque où a été instaurée la fonction de mise en scène par Antoine. Il va au-delà de cette conception et la mise en scène occupe alors une place prépondérante, sans laquelle le théâtre n’est rien. Il convient d’observer que dans son œuvre, celui-ci prône trois grands principes qui sont le rejet du texte, le remplacement du texte par le langage théâtral, et le renouvellement de la fonction du théâtre qu’il présente sous l’expression « théâtre de la cruauté ». Le théâtre d’Artaud n’est pas basé sur le mot. Artaud innove, créant ainsi un nouveau langage physique à base de signes et non plus de mots. Cette volonté d’une esthétique nouvelle le conduit à rompre avec la tradition classique. Il développe donc le théâtre de la nouveauté, c’est-à-dire un théâtre moderne qui met en scène de plus larges conflits grâce à la violence intellectuelle, politique. Ce qu’Artaud appelle la « cruauté » c’est l’alourdissement de la vie par la matière et la prise de conscience provoquée par la