Apollinaire, alcools
Néanmoins, cette reprise en refrain crée un effet de boucle qui se referme, d’achèvement d’un cycle.Et pourtant, à la fin du poème, ce qui demeure, c’est justement l’instabilité, l’impatience face au temps :« Quand donc finira la semaine » Ce dernier vers du poème n’est pas sans nous rappeler, à certains égards, le refrain du poème « Le Pont Mirabeau » : la douleur de la disparition, de la fuite du temps ainsi que de l’amour, semble compensée par l’affirmation d’une forme de permanence et de stabilité que permet… la création poétique …afficher plus de contenu…
Apollinaire affirme néanmoins dans ce poème la vertu vulnéraire de la poésie, contre la souffrance amoureuse et la fuite du temps. Dans ce poème, on constate qu’aucun élément ne surgit sans son contraire : l’instabilité avec la permanence, le bruit avec le silence, l’éloignement avec le retour, le passé avec le présent et avec le futur, l’élégie (la plainte) avec l’humour et également la tradition avec l’invention poétique. Mais ce qui fait la particularité et l’originalité de ce poème, c’est qu’il n’est pas structuré par des oppositions strictes et des symétries, mais par des glissements successifs, de subtils décalages engendrés par les images, les sons et le système