CM n° 1 : 26 / 01 / 11

I / TYPES DE LECTEURS ET LES REGIMES DE LECTURE

Il n’y a pas de littérature sans lecteur. Alors il va de soi de s’intéresser au cheminement du livre :
1) production (le livre est encore sous la forme d’un manuscrit)
2) édition
3) réception

Le texte littéraire est un objet de communication par excellence et ne se conçoit pas sans destinataire. L’auteur d’un roman, d’un recueil de poèmes, d’un essai écrit pour être lu. Il existe 2 types de lecteur : le lecteur naïf qui suit passivement le déroulement chronologique du texte et le lecteur averti, plus rare que le premier, qui utilise sa connaissance du texte pour donner sens à l’incipit à partir du dénouement. Le lecteur avisé, contrairement au lecteur naïf, est toujours un relecteur. On peut se demander si le lecteur avisé est un lecteur professionnel, un critique, spécialiste de la littérature.

Les théoriciens de la lecture ont mis en évidence ce qu’ils appellent des régimes de lecture. Ces régimes correspondent à des différents états psychologiques par lesquels passent tout lecteur de textes littéraires en général, et de romans en particulier. Vincent Jouve, dans son livre L’effet-personnage dans le roman, identifie 3 régimes de lecture :

* Le « lisant » : C’est la part du lecteur qui cède volontiers à l’illusion référentielle et croit ce que le texte dit. Le lisant est volontiers moralisateur et juge les personnages selon son code des valeurs. Ainsi dans L’Etranger de Camus, le héros Meursault peut être qualifié de criminel parce qu’il a tué un arabe. Dans L’amant de Lady Chatterley, David Herbert Lawrence, Chatterley va être traitée de dévergondée. La lecture est moralisatrice ou idéologique.

* Le « lu » : Ce régime s’enracine non pas dans l’illusion référentielle mais dans la curiosité du lecteur, dans son désir de combler un manque. Le sujet lit pour pénétrer dans les détails de la diégèse, il lit pour pénétrer dans l’intimité des personnages, il tire