Archives du cheikh - rapport sur serigne bamba en 1903
Du résident de Diourbel au gouverneur daté du 22 mai 1903
J’ai l’honneur de vous communiquer les renseignements suivants concernant Ahmadou Bamba.
« Aujourd’hui, les Ardos du Kontar, Kaël et Gorété sont venus me rendre compte qu’il se confirme, d’une façon certaine, que le Serigne Bamba est décidé, quelque soient nos efforts, à ne pas quitter son village.
Ceux qui désireront le voir ou lui parler se rendront à Mbacké, quant à lui, il ne il ne se dérangera pas. La population n’est pas tranquille et redoute des complications. A leur avis, l’idée d’une marche en avant, de la part de Bamba n’est pas à envisager, néanmoins le Marabout se réparerait à repousser, le cas échéant, la force par la force.
Ils évaluent à peu prés 7000, les personnes qui se trouveraient actuellement à Mbacké. Pour moi, je tends à croire qu’il cherche à se créer une puissance religieuse indépendante, par conséquent hostile et arriver ainsi à contrebalancer notre autorité ».
• De l’administration du cercle de Tivaouane au Gouverneur Général
« Revenant hier à 2 heures et demi de l’escale de Mékhé. Dans la quelle se trouve l’opération Maurel et H. Prom qui devait me livrer les arachides destinées à être expédiées dans le fleuve, j’ai rencontré à Tivaouane, l’interprète principal Fara Biram Lô chargé par vous d’une mission auprès du Marabout Ahmadou Bamba, et l’envoyé du Cheikh Sidya, porteur de la lettre de celui-ci à son talibé. J’ai tenu Fara biram lô au courant des renseignements que je possédais, je lui ai donné quelques conseils et, vers 6 heures du soir, il s’est mis en route ainsi que l’autre envoyé pour Mbacké comme destination.
J’ai fait donner à tous deux, une bonne monture, et comme il faut tout prévoir avec une personne aussi dangereuse et fanatique que le marabout en question, j’ai confié à Fara Biram Lô, le revolver du brigadier chef des gardes.
Je ne crois pas à la réussite de Fara Biram Lô envers ce marabout