L'histoire de l'Arménie se déploie sur plusieurs millénaires, depuis la Préhistoire. Les Arméniens, après s'y être fixés, développèrent une civilisation originale bien que située au carrefour de grands empires – perse, séleucide, parthe, romain, sassanide, byzantin, arabe, turc seldjoukide, mongol, turc ottoman, séfévide, russe – qui vont se disputer son territoire. Face aux invasions, les Arméniens ont toujours fait preuve dans leur histoire d'une volonté farouche de conserver leur identité nationale. Même si leur culture a été influencée par leurs voisins dans de nombreux domaines (musique, cuisine, littérature, architecture, etc.), les Arméniens ont puisé dans une version nationale du christianisme enracinée dans leur langue la force de surmonter les pires épreuves, surtout au début du XXe siècle avec le génocide arménien. La culture arménienne se perpétue en République d'Arménie mais aussi un peu partout dans le monde dans la diaspora arménienne. du traité de San Stefano (1878) dans l'« article 61 », révisé par le congrès de Berlin. L'ingérence des puissances européennes suscite l'irritation du sultan Abdülhamid sans cependant réellement protéger les populations arméniennes44.
Déçus, les Arméniens fondent deux partis révolutionnaires : le Hentchak (« la cloche »), de tendance socialiste, en 1887 et le Dachnak (Fédération révolutionnaire arménienne) en 1890. Leur agitation en Arménie occidentale et aussi ailleurs dans l'empire déclenche une répression féroce organisée par le sultan Abdülhamid II : de deux cent à trois cent mille Arméniens sont massacrés de 1894 à 1896 sans que les puissances européennes, dont l'opinion publique est pourtant favorable aux Arméniens, n'interviennent. Ces massacres sont appelés « massacres hamidiens »45 en référence au sultan Abdülhamid.
Si la révolution des Jeunes-Turcs contre le sultan Abdülhamid (1908) est d'abord bien accueillie par les Arméniens, la naissance d'un nationalisme turc ne peut qu'aggraver la situation des