Arret lemaistre
«En France, le royaume ne peut tomber en quenouille», dit le juriste Antoine Loysel dès lors, la coutume de masculinité et collatéralité ne sera plus jamais contestée.
L’auteur de ce texte, Jean Le Maistre (mort à Paris en 1596), est un avocat général, puis président du parlement de Paris (1591-1594), qui rend le 28 juin 1593 cet arrêt désormais célèbre portant son nom. Il contribua ainsi à faire ouvrir les portes de Paris à Henri IV, car cet arrêt qui porte son nom réaffirme le principe de masculinité, de nationalité du roi et de catholicité souligné dans le premier paragraphe.
Ce texte apparut suite à ce que Henri III, poussé par les Etats généraux ligueurs, à l’ajout aux coutumes successorales en vigueur un nouveau principe qu’il avait promulgué avec l’assentiment des Etats pour lui donner un plus grand retentissement. C’est le principe de catholicité écrit et juré dans l’édit d’Union de juillet 1588 à Blois. Dès la mort d’Henri III, les ligueurs s’en autorisent pour proclamer roi, sous le nom de Charles X, le cardinal de Bourbon, oncle d’Henri de Navarre et après lui le proche collatéral du roi défunt. C’était une entorse grave à la loi salique, mais devint une violation flagrante au nom de la catholicité au décès de Charles X en 1590, la Ligue, entreprend de faire de la loi de catholicité un principe fondamental. Elle présente la candidature de Claire-Isabelle, fille de Philippe II d’Espagne. Il y a eu donc, double violation de la coutume de masculinité qui provoque la réaction du Parlement de Paris, ligueur lui-même et soutenu par le parti modéré.
À partir du XVI ème siècle, le Parlement de Paris ne s’est pas contenté d’un simple contrôle technique de la régularité juridique des actes royaux, il s’est arrogé un véritable contrôle d’opportunité, critiquant ainsi le fond même de la mesure, et en particulier par le biais de sa conformité aux lois fondamentales du royaume, dont il se réservait