Ascendances celtiques du Graal et du Roi Pêcheur dans le roman de Chrétien de Troyes

Le Graal, objet symbolique de la légende arthurienne, fait sa première apparition dans le roman de Chrétien de Troyes, Perceval ou L'Histoire du Graal. Par le titre de son roman, Chrétien met en évidence l'importance de cet objet dont la signification n'est pas encore claire à l'époque. Il est utilisé dans le passage où Perceval est invité au château du Roi Pêcheur, personnage très mystérieux de l'histoire. Dans le texte qui suit, nous explorerons les sens que peut prendre le mot Graal et sa signification dans le roman Perceval ainsi que l'origine de l'intrigant personnage du Roi Pêcheur.

Le Graal change de forme tout dépendant de l'histoire dans laquelle il est utilisé. La plus connu serait sans doute celle d'un calice, c'est-à-dire un « vase sacré en métal précieux ou en matière noble pour la célébration de la messe et dans lequel est consacré le vin eucharistique »[1] puisqu'il est représenté ainsi dans les églises. Par contre, dans Le Conte du Graal, celui-ci prend la forme d'un grand plat contendant utilisé pour servir de la viande. Dans son livre The Grail: from Celtic myth to Christian Symbol, Loomis le décrit ainsi: a wide and slightly deep dish, in which costly viands are customarily placed for rich people. »[2] Il n'est donc pas encore question de calice. De plus, le mot « graal » vient du sanskrit « grasate » qui veut dire dévorer ce qui intensifier l'idée que celui-ci est relié à la nourriture.[3] Quoiqu'avant le roman de Chrétien de Troyes le mot « graal » n'avait aucune signification symbolique et était uniquement utilisé pour désigner un objet de la vie de tous les jours[4], ce dernier finira par prendre une valeur chrétienne. En effet, avec le roman de Robert de Boron Le Roman de l'Histoire du Graal, l'objet devient celui qui a servi à recueillir le sang de Jésus après sa crucifixion. Plus tard, il sera utilisé dans les églises comme un objet sacré. Les