Au Bonheur Des Dames Emile Zola 1883
Mouret est prêt à n'importe quoi pour parvenir à la fortune et à la renommée. Il a construit sa fortune pendant une ère de prospérité pour les marchés économiques et financiers, de croissance basée sur l'augmentation de la consommation des particuliers : il exploite l’engouement pour la coquetterie des femmes de la petite et moyenne bourgeoisie parisienne. Mouret est qualifié dans le texte comme un « despote » usant de sa « brutalité », ce personnage est capricieux comme le montre l’auteur lorsqu’il écrit « dont le caprice ruinait les ménages ». Mouret s'enorgueillit de sa toute puissance, du triomphe du capitalisme conquérant qu’il représente ici: « il se sentit maître une dernière fois », « il les tenait à ses pieds ». La thématique de l'exploitation de l'homme, et de la femme est ici bien présente lorsqu’ils sont qualifiés de « bétail ».
B. Un réquisitoire contre l’avidité.
L'enrichissement de la bourgeoisie au détriment du prolétariat est montré dans le texte avec « dans leur luxe accru depuis dix ans ». Le mercantilisme est une libération des pulsions. L’attitude des femmes fait penser à un rituel érotique « avec la volupté assouvie et la sourde honte d'un désir contenté au fond d'un hôtel louche », « violée ». Ce texte est un récit qui témoigne du pouvoir de l'argent : « la clientèle dépouillée, violée, s'en allait à moitié défaite » mais également de l'obsession de la beauté « culte sans cesse renouvelé du corps » cela dissimule des frustrations « les heures vides » de ces « âmes inoccupées ».Ce grand magasin prend l'allure d'une chapelle élevée au culte de la femme, dans le texte le narrateur déclare « sa création apportait une religion nouvelle, les églises que désertait peu à peu la foi chancelante étaient remplacées par son bazar ». Il y a des métaphores religieuses « le cri éperdu des dévotes ». La religion catholique « l'autel et le confessionnal » est ainsi tournée en dérision. Le magasin ressemble à