Apollonie Sabatier, muse de tous les artistes de l’époque, modèle pour les peintres inspira aussi Baudelaire. Il lui envoya de nombreux poèmes dont L’Aube Spirituelle.
Ce poème fut construit sur les thèmes de la beauté, la pureté, la blancheur, les cieux.

Baudelaire se dit dans un gouffre, un enfer qui n’est autre que la société de tous les jours mais cette femme créait pour lui une échappatoire, un rêve comme le dit ce vers « Entre en société de l’idéal rongeur » (vers 2).

Cet ange qui rentre dans la vie d’un homme qui souffre fait au début plus de ravages que de bien car elle créait le véritable contraste de l’enfer et les cieux qui se dissocient et se dessinent plus chacun de leur côté. Nous le constatons avec tout ce vocabulaire, d’un côté le champ lexical des cieux « un ange » (vers 4), « l’inaccessible azur » (vers 5), « Déesse » (vers 8), « Être lucide et pur » (vers 8), et le champ lexical du gouffre noir « les débauchés » (vers 1), « l’homme terrassé » (vers 6), « souffre » (vers 6), « du gouffre » (vers 7).
Il cherche à travers ces lignes à transformer Apollonie Sabatier en un être pure et lumineux pour rappeler leur liaison platonique, dans ces vers il rajoute des superlatifs pour le rappeler : « Ton souvenir plus clair, plus rose, plus charmant à mes yeux agrandis voltige incessamment » (vers 10 - 11).
Nous comprenons dans ce texte qu’il est tyrannisé entre le gouffre et la lumière, mais cette lumière qui grandit dans sa conscience finie par le vaincre. Grâce a cet oxymore qui créait la transition pour aboutir ce poème: « Le soleil a noirci la flamme des bougies » (vers 12) puis nous montre que la clarté toujours éclair les obscurités « Ainsi, toujours vainqueur, ton fantôme est pareil, âme resplendissante, à l’immortel soleil » (vers 13 - 14).