Autobiographie 20siecle
1 – avant-dire
a) depuis 1975, regain d’intérêt pour l’objet autobiographique
- 1975 : annus mirabilis pour l’autobiographie, avec 3 textes fondateurs : Barthes par lui-même (autobiographie fragmentaire et alphabétique), W ou le souvenir d’enfance de Perec (méditation sur une photo mêlée à une fiction), parution du Pacte autobiographique de Philippe Lejeune. Reconnaissance de l’autobiographie comme genre noble (et plus sous-genre).
- depuis 1975, l’autobiographie est devenue à la mode. De jeunes écrivains passent à l’acte autobiographique : Sarraute (Enfance), Duras (L’amant), Robbe-Grillet (Le miroir qui revient). Multiplication des supports de l’acte autobiographique : caméra, photos…
- dimension publique fondamentale : Gide fait une autobiographie pour qu’on ne puisse pas lui reprocher d’avoir caché son homosexualité. Pour Gide, difficultés de son moi à être cerné. Comprend l’acte fondateur de l’autobiographie comme un aveu. Leiris veut « faire un livre qui soit un acte » : l’acte autobiographique est un acte performatif qui transforme les bases de son rapport à autrui.
- importance de l’intertextualité : les auteurs sont conscients de leurs prédécesseurs et se situent par rapport au modèle rousseauiste. Ils se citent et dialoguent avec les textes antérieurs.
- existence d’une famille autobiographique liée au courant existentialiste : en 1945-48, la revue de Sartre Les temps modernes publie de larges extraits de La bâtarde, Journal du voleur, Les mots, bonnes pages de Beauvoir… et pose la question du « projet originel », comme Sartre le fait dans L’idiot : « que peut-on savoir de la vie d’un homme ? ». Dans son essai sur Baudelaire, il montre que le choix originel est la clef de tous les textes, révèle tous les aspects de la vie de Baudelaire à partir du remariage de sa mère avec le général Aupick.
- dimension idéologique de l’autobiographie : elle livre une théorie sur soi-même