J’arrive sur le pont du bateau, je commence à voir le port à l’horizon. Une nouvelle année à Houat allait débuter. Entre nous, ça fait longtemps : j’y vais tous les ans, en juillet. Au début, on venait juste une semaine puis on est venu tout le mois. Houat c’est une petite île en Bretagne, en face de Belle-Ile. On allait camper là-bas en camping sauvage ; c’est-à-dire qu’il y a un bout de l’île où l’on peut poser sa tente où l’on veut. Quand on arrivait, on essayait de trouver un coin, où il n’y avait pas trop de chardons de préférence, et puis on commençait à monter la tente. Et là, il y avait tout le monde qui arrivait ; des amis, de la famille… Nous les enfants, on allait chercher des grosses pierres pour bien tenir la toile. Après le montage de notre tente, on était bien content d’avoir terminé. On avait l’impression d’avoir une nouvelle maison, une nouvelle chambre. Les parents allaient faire des courses au village ; ça nous paraissait loin. Moi, j’allais chez les gens, je jouais à la pétanque, j’allais à la plage. Elle était juste à côté, la Crique ; c’est comme ça qu’on l’appelle, on y était en une minute. Chaque soir, il y avait un apéro sur la plage ; c’était une sorte de concours : à celui qui fera le meilleur apéro. A Houat, c’est ici que j’ai rencontré mon meilleur ami, Adrien. Il campait un peu à l’écart de notre groupe. Je ne m’en souviens plus comment je l’ai rencontré mais par contre, je me souviens de la première fois que j’ai mangé chez lui. Adrien habite à Vannes donc je le vois seulement à Houat. Je me souviens de plein de choses avec lui: une fois sur la Crique, on était sur un rocher, le rocher du Lion comme on l’appelait. On montait dessus facilement et là-haut, il y avait une mare. Une fois, on avait trouvé un paquet de chips vide. On l’avait rempli d’eau et on avait demandé à Samuel, un garçon qui campe avec nous de le manger sans regarder ce qu’il y avait dedans ; il l’avait fait.
Avant, le camping se situait sur la pointe de l’île.