Baby huey
Baby Huey, drôle de bonhomme. « Mon nom est Baby Huey et je pèse200 kg de soul !!».C’est comme ça que cette bête de scène ouvrait chaque concert des Baby Huey & the Babysitter. Comparé à Otis Redding pour son timbre de voix, Huey n’a pas eu le temps d’en égaler le prestige. Mort à 26 ans d’une overdose de drogue dans un hôtel miteux de Chicago en 1971.Qu’importe! Si son unique album « The Baby Huey Story : The living legend » (posthume) n’a pas connu de succès commercial à sa sortie, il est considéré aujourd’hui par les fanatiques de soul comme un classique.
L’influence de cet album dépasse largement la soul car il a été samplé de nombreuses fois dans le milieu du Hip Hop : « Listen to me » a été samplé notamment par Public Enemy dans « Revolutionary Generation » et par Eric B. et Rakim dans « Follow the Leader ».Quant à « Hard times » ce sont pas moins de 17 samples qui sont répertoriés à ce jour ,apparaissant notamment dans « Can I kick it ? » de A Tribe called Quest ou « we speak hip hop » de Grandmaster flash.
La soul à la sauce Baby Huey n’est pas ennuyante. Lorsqu’il chante, on le sent vibrer, il est brut. Lorsqu’il interprète « A change gonna come » (chanson originale de Sam Cooke),il pousse ses cordes vocales à leurs derniers retranchements. Progressivement il entre en transe, bien accompagné par son groupe dans une orgie musicale (guitare et batterie semblent s’accorder pour suivre les moindres mouvements de sa respiration), il chante, il crie ! Il supplie (brother brother would you help me pleaaaase??) comme si le public pouvait encore arrêter sa descente aux enfers. Et quelle énergie, quelle voix …Jamais « A change gonna come » n’aura été réinterprété avec autant de brio…La chanson (de 9 mn !) s’achève par un speech où il aborde la drogue ,l’alcool, s’adresse à son public(there’s three kind of people in this world…I say there’s white people, there’s black people and there’s my people).La chanson s’achève sur une