Bac français
La fable Le Curé et le mort est issue du septième recueil des fables, elle en est la onzième. Depuis l’antiquité, la fable est un moyen de satire. Ici, La Fontaine ne se prive pas de critiquer les mœurs du clergé. Il nous raconte la chute inopinée d’un curé ayant la folie des grandeurs.
L’analyse de cette fable portera d’abord sur les aspects comiques du récit, puis sur la satire du prêtre. I. Le comique du récit • Des verbes d’action comme « s’en allait » (vers 1) et « s’emparer » (vers 2), et la périphrase « son dernier gîte » (vers 2) ont pour effet de dédramatiser le mort. • Les projets du curé : « l’achat d’une feuillette du meilleur vin » (vers 24-25), l’achat de cotillons pour sa nièce et sa femme de chambre provoquent un décalage comique. • Les situations initiales et finales sont opposées, le mort était considéré comme un salaire, et revient subitement à la vie au vers 33 avec la périphrase « Le paroissien en plomb » qui désigne le mort et le verbe d’action « entraîne ». • Un changement d’écriture au vers 32, il passe de l’octosyllabe à l’alexandrin, provoque un retour brusque à la réalité. • Les vers 33 et 34 constituent un chiasme : le curé et le mort connaissent désormais un même sort. Le vers 35 rappelle la situation, ce qui produit un effet comique. II. La satire du curé
• Dans les vers 13, 14 et 15, on remarque une énumération soulignant la quantité de prière : le curé paraît honnête, respectable. • La Fontaine se moque du curé en l’appelant Messire Jean Chouart au vers 18. • Le prêtre s’adresse au mort en le nommant deux fois « Monsieur le Mort » : il fait preuve d’un respect intéressé, qui le rend ridicule. • L’emploi du futur (vers 21), nous montre la certitude du prêtre ; une récurrence de l’adverbe de quantité « tant » aux vers 22 et 23 traduit une obsession du curé pour l’argent. • Il est présenté comme un homme qui sombre dans le péché de la gourmandise. •