Corrigés du BAC de Philosophie – Année 2012

FILIÈRE S

Sujet 1

« Serions-nous plus libres sans l'État ? »

L'État est une puissance institutionnelle politisée, mais placée à part de la société civile et qui permet d'instaurer un état de droit. Le sujet impose que l'on s'interroge sur la pertinence de l'opposition entre l'État et la liberté, car l'existence de l'État présuppose le consentement des individus et leur permet de vivre de façon raisonnable, dans la paix et la liberté. Dans ce cas l'application de l'idée de l'anarchisme ne pourrait que soustraire la liberté de tous en voulant abolir les pouvoirs de l'État.

L'abolition de l'État et la promesse de liberté

La thèse anarchiste avance qu'une liberté illimitée serait possible si l'État et toute forme de pouvoir étaient abolis. Cette pensée revient à considérer l'État comme extérieur à l'homme et à ses opinions ou aspirations. Selon Marx, l'État incarne la majorité ou plutôt les dominants alors qu'il devrait représenter et défendre l'intérêt général ainsi que la volonté du peuple. Cette notion de liberté retrouvée grâce à la suppression de l'État liberticide supposerait un sacrifice volontaire ou non de la liberté de chacun, mais dans ce cas l'application de cette thèse confirmerait-elle de façon concrète la liberté des individus ?

L'État est une condition de la liberté

La thèse de Hobbes est que la disparition de l'État mènerait à un état de guerre généralisé et au désordre le plus complet. Mais pour autant, l'homme ne serait pas plus libre, car en réalité c'est l'État qui lui évite d'avoir à obéir à d'autres maîtres, proclamés par la loi du plus fort par exemple. Rousseau explique que c'est l'évolution de l'homme de la nature au civil qui lui permet d'être libre et soumis pour son bien à la raison. L'autonomie de chacun est ainsi rendue possible par l'État, elle reste limitée mais également protégée en contrepartie.

Protéger la liberté pour que l'État ne la menace pas