BAUDELAIRE COMMENTAIRES
Quatre poèmes de la section « Spleen et Idéal » du recueil Les Fleurs du Mal.
L’ALBATROS,
Composition comprenant quatre quatrains d’alexandrins (rimes A, B, A, B), dont les trois premiers furent écrits pendant le voyage de Baudelaire autour du monde (il avait assisté plusieurs fois à la scène décrite) et dont le quatrième fut écrit quelques années plus tard pour illustrer la fonction du poète.
Dans le premier quatrain, le poète nous montre les marins qui souvent capturent des albatros aux longues ailes (« vastes oiseaux des mers ») qui pourtant sont pacifiques ( « indolents »), et accompagnent le voyage des marins dans des conditions pénibles (« gouffres amers »)..
Dans le deuxième quatrain, les marins déposent les albatros capturés sur les planches du navire et alors ces oiseaux, majestueux dans le ciel (« ces rois de l’azur ») deviennent maladroits et éprouvent de la honte pour leur maladresse, car leurs ailes qui avant leur permettaient d’être les rois du ciel, maintenant sont immobilisées, inutiles, comme le prouve la comparaison avec les avirons qui « traînent à côté d’eux. »
Dans le troisième quatrain, le poète reprend la description de la maladresse des oiseaux opposée au comportement pervers des marins. L’albatros est maladroit (« gauche ») et sans réaction (« veule ») et les marins se moquent de lui en mimant leur situation actuelle et en le provoquant sadiquement avec leur pipe. A noter que Baudelaire emploie le terme « brûle-gueule » pour insister sur leur vulgarité. Les marins ici n’ont pas le beau rôle : Baudelaire veut susciter en nous de l’indignation par rapport à leur comportement, alors qu’il veut susciter en nous de la pitié pour l’albatros, victime du sadisme des marins.
Dans le quatrième quatrain, qui sert de conclusion, on parle de la figure du poète. Baudelaire, avec une comparaison, nous conduit à comprendre le drame du poète qui n’a pas peur dans son élément (le ciel, le monde supérieur, la poésie, la