Baudelaire correspondances
Introduction : Le poème « Correspondance » est le 4e poème de la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du mal de Baudelaire (2e édition, 1861). Il fait partie des poèmes liminaires (c’est-à-dire qui ouvrent l’œuvre) et contribue à définir la démarche poétique de Baudelaire. Baudelaire est considéré, du point de vue de l’histoire littéraire, de l’histoire de la poésie, comme le dernier des poètes romantiques qui radicalise leurs conceptions et ouvre également la voie du symbolisme. Les premiers poèmes du recueil ont fait état de deux mondes parallèles : celui de « l’azur » (dans « l’Albatros ») qui correspond à un « idéal » céleste où règne le poète, celui des humains, terrestre, d’où le poète est maudit (cf. « Bénédiction » et « L’Albatros ») mais où se déploient les sensations qu’il incombe au poète de révéler (il est celui qui doit chercher « le langage des fleurs et des choses muettes » comme l’indique Baudelaire dans le dernier vers du poème III « Élévation »). Il confère au poète la mission de symboliser, d’unifier ce monde des sensations et ce monde spirituel – rappelant la théorie platonicienne des idées. Ce poème se présente ainsi comme une définition de l’art poétique de Baudelaire et de la mission assignée au poète : établir des « correspondances » entre ces deux mondes – ce que seul peut faire le poète, précisément par la force du langage poétique : le poète est alors déchiffreur de symbole. Et il l’est dans deux directions : les correspondances verticales (entre monde terrestre et monde spirituel) et les correspondances horizontales (entre les différentes sensations) par le biais de la synesthésie et de la métaphore. La structure retenue par Baudelaire pour rendre compte de ce pouvoir du poète est celle du sonnet : les deux quatrains énoncent la théorie tandis que les tercets l’illustrent. LECTURE DU POÈME Exemple de questions que l’on pourrait vous poser : Quelle définition donneriez-vous du